Situation en Syrie: l’Italie en mode veille?

L’Italie n’interviendra pas directement dans le conflit syrien, contrairement à Londres et Paris, toutefois, la base aérienne sur son territoire pourrait être utilisée par les États-Unis, a raconté à Sputnik l’expert militaire italien Mirko Molteni.
Sputnik

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L'expert militaire italien Mirko Molteni, interrogé par Sputnik, a évoqué les perspectives d'une participation italienne dans le conflit syrien au milieu des frappes effectuées dans la nuit du 13 au 14 avril par Washington, Londres et Paris contre la Syrie. Selon lui, Rome a probablement décidé de ne pas intervenir dans la crise syrienne à cause de sa situation politique intérieure, car le gouvernement va être renouvelé.

«Il n'est pas clair de savoir qui dirigera le pays. La semaine prochaine, le gouvernement sortant de Gentiloni s'exprimera au parlement et proposera de permettre des vols d'avions de reconnaissance américains depuis la base aérienne de Sigonella», a suggéré M.Molteni.

Cela étant, les vols de renseignement n'ont pas besoin de l'approbation parlementaire. Mais s'il s'agit de vols de combat, le parlement doit donner son autorisation aux États-Unis. Toutefois, l'interlocuteur de Sputnik ne croit pas à une décision positive sur cette question.

«Il est très peu probable que le Mouvement 5 étoiles et les partis de centre droit approuvent de tels vols», a-t-il déclaré.

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De plus, le fait que Berlin ne se soit pas joint aux frappes contre Damas et se soit prononcé contre une campagne militaire en Syrie peut jouer son rôle.

«L'Italie peut facilement être d'accord avec la position de l'Allemagne et du Japon qui se sont exprimés contre l'agression en Syrie», a indiqué l'expert.

Quant à la participation de la France et du Royaume-Uni aux frappes contre Damas, ces deux pays ont leurs propres motifs et intérêts.

«De la part de Londres, cela aurait pu être une réaction à l'empoisonnement des Skripal dont le gouvernement britannique accuse la Russie. La visite récente du prince héritier d'Arabie saoudite en France a pu influer sur la décision de Paris», a expliqué M.Molteni.

Riyad a une certaine influence sur la situation en Syrie, soutenant des salafistes et wahhabites. L'Arabie saoudite a aussi des relations compliquées avec l'Iran, allié de Damas, a-t-il ajouté.

«Il n'est pas étonnant que la France et le Royaume-Uni aient décidé de se joindre à Trump», a conclu Mirko Molteni.

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Selon lui, la rapidité dans la prise de cette décision fait penser que cette opération aurait été planifiée de longue date.

Quoi qu'il en soit, il n'y a qu'un seul bénéficiaire de l'escalade actuelle en Syrie. C'est Washington.

«Les États-Unis ne risquent rien, leur territoire est protégé. De plus, en créant des problèmes pour l'Europe, les Américains peuvent continuer à sembler indispensables pour leurs alliés européens. […] L'aggravation des relations entre l'Union européenne et la Russie est un autre avantage. Ce n'est pas un hasard que cette crise se soit développée quelques jours après la confirmation allemande de sa position sur Nord Stream 2 [le gazoduc traversant la mer Baltique et reliant les fournisseurs russes aux consommateurs européens, ndlr]», a souligné M.Molteni.

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Néanmoins, la situation n'est pas sans espoir et cette crise peut s'achever rapidement.

«Les Russes et les Américains communiquent par des canaux secrets. […] Le problème dans de telles situations est qu'une partie évalue toujours mal les intentions de l'autre. Les Russes et les Américains doivent continuer leur dialogue au moyen de canaux secrets. […] Je suis sûr que les dirigeants des deux pays seraient prêts à trouver une porte de sortie», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.

Dans la nuit du 13 au 14 avril, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont porté des frappes contre la Syrie. Sur 103 missiles tirés, 71 ont été interceptés par la DCA syrienne, informe le ministre russe de la Défense. Le bombardement a été mené au prétexte d'une opération visant à éliminer de prétendues armes chimiques de cet État, suite à l'attaque chimique qui aurait été perpétrée le 7 avril à Douma, près de Damas, selon les pays occidentaux.

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