Qui Ankara soutiendra-t-il en cas de frappe américaine contre la Syrie?

En cas de frappe américaine contre la Syrie, la Turquie doit rester impartiale et mener une politique équilibrée au Proche-Orient dans le contexte des tentatives pour nuire à la coopération entre Ankara, Moscou et Téhéran dans cette région, ont indiqué des députés turcs à Sputnik.
Sputnik

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Les événements actuels au Proche-Orient peuvent être liés à des tentatives pour nuire à la coopération entre la Russie, l'Iran et la Turquie en Syrie, a déclaré à Sputnik Mehmet Metiner, député au Parlement turc du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.

«Certaines forces sont sérieusement préoccupées par le renforcement des positions de la Russie en Syrie et son rôle d'acteur régional au sein de l'union efficace avec la Turquie et l'Iran. Il pourrait s'agir d'une tentative pour saper le travail de ce format», a-t-il souligné.

Ankara doit mener une politique équilibrée et réfléchie, a indiqué M.Metiner.

«[En cas de frappe américaine contre la Syrie, ndlr] nous ne prendrons le parti ni des États-Unis, ni de la Syrie. Nous ne sommes pas ennemis des États-Unis ou de la Russie», a-t-il expliqué.

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Selon lui, la Turquie ne soutiendra aucune initiative qui pourrait nuire à Ankara dans le contexte des tensions entre Moscou et Washington.

«Ankara doit tout d'abord tenir compte de ses propres priorités et agir en conformité avec elles», a indiqué l'interlocuteur de Sputnik.

La position turque sur l'avenir du Président syrien reste inébranlable.

«Notre position de principe est que le départ du pouvoir du régime de Bachar al-Assad est nécessaire», a constaté le député.

Le vice-président du groupe parlementaire du Parti républicain du peuple (CHP), Engin Altay, suppose, quant à lui, que la Turquie doit œuvrer pour la paix et la stabilité au Proche-Orient.

«Il est impossible d'y parvenir si l'on mène une politique incohérente et utilise la rhétorique provocatrice que nous voyons dans les déclarations des autorités [turques, ndlr]», assure-t-il.

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L'utilisation de moyens diplomatiques et le renforcement de la coopération avec les États voisins sont nécessaires.

«Dans sa politique régionale, la Turquie doit mettre l'accent sur l'importance de l'intégrité du territoire syrien, elle doit proposer des initiatives diplomatiques pour stabiliser la situation dans la région», a conclu Engin Altay.

Au cours des derniers jours, la situation en Syrie s'est sérieusement tendue. Les radicaux du groupe Jaych al-Islam ont précédemment accusé les forces gouvernementales syriennes d'avoir eu recours, samedi 7 avril, à des armes chimiques contre un hôpital de Douma, dans la Ghouta orientale. Ces allégations ont été reprises par les puissances occidentales, le Président Trump ayant estimé que la Syrie devait «payer le prix fort pour l'attaque chimique».

La Russie a démenti l'information sur une bombe au chlore qui aurait été larguée par des militaires syriens sur Douma.

Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que les informations mensongères sur l'emploi d'armes chimiques par l'armée syrienne était destinées à justifier les actions des terroristes et les éventuelles frappes militaires étrangères. Le ministère syrien des Affaires étrangères a pour sa part indiqué que les accusations portant sur l'utilisation d'armes chimiques par les forces gouvernementales étaient ennuyeuses et peu convaincantes.

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