Une démarcation entre la nation titulaire et les minorités, le signe d'un futur conflit?

Comme l'a déclaré Alexandre Loukachevitch, représentant permanent de la Russie auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Moscou exige que l'organisation se penche plus activement sur le problème de la violation des droits des minorités ethniques dans les pays baltes et en Ukraine.
Sputnik

Les autorités lettones ont approuvé la semaine dernière le passage de toutes les écoles des minorités nationales, notamment russes, en langue lettone. Le représentant permanent de la Russie auprès de l'OSCE a répondu à la question du quotidien Izvestia si l'organisation internationale suivait la situation.

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«Nous réagissons déjà à ces démarches via l'institution spécialisée qu'est le Haut-Commissaire de l'OSCE pour les minorités nationales. Ce dernier ne suit pas seulement les excès lettons, mais également l'application de la loi ukrainienne sur l'enseignement qui a fait beaucoup de bruit, explique M. Loukachevitch. Parmi les États membres de l'OSCE, c'est en Ukraine et en Lettonie que la situation concernant la violation des droits des minorités nationales est aujourd'hui la plus tendue. Surtout en Lettonie car le problème ukrainien a tout de même été traité par la Commission de Venise même si Kiev ne remplit pas tous ses termes. La situation est également défavorable en Estonie et en Lituanie qui, à première vue, a accordé la double citoyenneté aux Russes et a réduit la gravité de ce problème. Dans l'ensemble, les pays baltes sont un nœud à dénouer avec l'aide des institutions internationales et de l'influence internationale sur les autorités locales. Ces pays cherchent à se cacher derrière l'UE et l'Otan, qui sont en quelque sorte solidaires avec leurs membres. Mais il n'est pas question de solidarité. Il est question de choses plus sérieuses: de la violation des normes fondamentales du droit international et des droits de l'homme à la liberté de choix, de circulation, de recevoir un enseignement dans sa langue natale, etc. De plus, puisque vous vous considérez comme des Européens actifs: au contraire vous devez montrer l'exemple dans l'application de ces normes vis-à-vis des minorités nationales», poursuit l'officiel russe.

«Quand il y a une ligne de démarcation entre la nation titulaire et les minorités nationales, c'est le signe d'un futur conflit. L'OSCE est justement un indicateur d'empêchement ou de prévention précoce de conflit», a fait savoir Alexandre Loukachevitch.

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Actuellement, l'entourage du Haut-Commissaire commence à prendre conscience du danger que cela représente pour les sociétés qui ne s'occupent pas sérieusement de ce problème, ou même transgressent intentionnellement les droits des minorités nationales comme c'est le cas en Ukraine ou en Lettonie, rajoute le représentant permanent de la Russie auprès de l'OSCE: «Cela pourrait avoir des conséquences déplorables du point de vue de la corrosion de l'opinion publique et du déséquilibre de la représentativité au sein des organes du pouvoir public. C'est pourquoi il faut régler ce problème collectivement».

Alexandre Loukachevitch a également indiqué la principale raison des différends sur le problème du conflit en Ukraine.

«La ligne de démarcation est évidente. Bien que nous disposions d'un très puissant instrument pour mettre en application nos décisions à travers la mission spéciale d'observation de l'OSCE, malheureusement, on ne parvient pas à renverser la situation sur le plan politique au sein même de l'organisation. Le rejet de nos approches est trop fort, voire conflictuel même si les Européens sont devenus plus souples aujourd'hui. Ils savent que la mise en œuvre des accords de Minsk est une voie qui mène directement à la normalisation de la situation dans le pays. De plus, ils disposent des outils pour forcer les Ukrainiens à suivre cette voie. Mais les USA opposent une forte résistance à travers l'administration et leurs représentants», a-t-il conclu.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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