Quelles sont les origines de la «maladie des djihadistes» en Syrie et en Irak?

La «maladie des djihadistes» qui s'est propagée en Irak et en Syrie avec l’apparition de Daech* est venue d’Iran, lit-on dans la revue PLoS Neglected Tropical Diseases, mais le chirurgien iranien Nasser Dehghani a déclaré à Sputnik que cette maladie mystérieuse n’avait de rapport direct ni avec Daech* ni avec l’Iran.
Sputnik

En avril 2015, les médias du monde entier se sont mis à diffuser des informations selon lesquelles les terroristes de Daech*, ainsi que les habitants des régions syriennes et irakiennes occupées par ces derniers, souffraient d'une maladie de la peau dégénérescente qui provoquait un «pourrissement» chez le sujet infecté, le visage étant touché en premier.

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«Cette maladie n'a pas de rapport direct avec l'apparition de Daech*. Elle est plutôt liée à des hostilités, la guerre désorganisant l'écosystème, épuisant les réserves de denrées alimentaires, ruinant l'économie et détruisant les logements. Et il est tout à fait naturel que dans de telles conditions, cette maladie endémique se propage rapidement», a relevé à Sputnik Nasser Dehghani.

Il indique que bien que les auteurs de la publication dans la revue PLoS Neglected Tropical Diseases affirment que la «maladie des djihadistes», qui n'avait jamais été détectée auparavant en Syrie et en Irak, y est arrivée en même temps que Daech*, cette maladie appelée leishmaniose est endémique pour des pays tels que l'Irak et la Syrie.

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L'interlocuteur de l'agence n'est pas non plus d'accord avec la thèse selon laquelle les phlébotomes, qui portent la souche spécifique de la maladie en question, seraient venus en Irak et en Syrie d'Iran, pays voisin hostile à Daech*.

«Cette maladie endémique sévit en Irak et en Syrie depuis la nuit des temps. Il s'agit essentiellement de la leishmaniose cutanée qui est sa forme la plus commune qui n'est pas mortelle et passe toute seule», a poursuivi le médecin, ajoutant que la maladie, qui se transmettait par les phlébotomes, se répandait rapidement grâce à la pollution et aux mauvaises conditions d'hygiène.

Et d'expliquer que la maladie était causée par des parasites protozoaires qui appartenaient au genre leishmaniose et était transmise par l'intermédiaire d'une piqûre de phlébotome femelle piquant des rongeurs infectés.

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La leishmaniose cutanée est la forme la plus commune de la leishmaniose, tandis que la leishmaniose viscérale est une forme sévère dans laquelle les parasites migrent vers les organes vitaux. L'infection apparaît comme des plaies rouges sur la peau quelques semaines ou quelques mois après avoir été piquée par des phlébotomes. L'infection peut également endommager le foie et la rate et provoquer une anémie. En l'absence de traitements, les plaies peuvent provoquer des cicatrices permanentes.

Transmise par les parasites, la leishmaniose viscérale peut même provoquer une nécrose généralisée dans tout le corps, même de l'intérieur, dans certains cas. Cette forme interne peut tuer la victime dans les 20 à 30 jours.

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Comme les combattants de Daech* refusaient de recevoir des traitements médicaux, cela avait permis à la maladie de se répandre à une vitesse vertigineuse.

Les premiers prototypes de vaccins contre la «maladie des djihadistes» ont vu le jour en février 2017, mais les scientifiques ont maintenant la possibilité de les affiner pour mieux correspondre à la souche qui sévit en Syrie et en Irak.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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