Et pour ce faire, le gouvernement dirigé par Theresa May entend renforcer son appareil diplomatique de manière conséquente. Présentée au forum de Davos le 19 janvier dernier, la stratégie de «Global Britain» est une idée récurrente ces derniers mois pour limiter les effets du Brexit sur la capacité d'influence de Londres.
C'est dans ce contexte que Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères annonçait le 21 mars dernier l'ouverture de dix nouvelles représentations officielles- ambassades ou antennes diplomatiques-, ainsi que le recrutement de 250 diplomates. Le but affiché: dépasser la France dans le classement des puissances diplomatiques.
Selon le cabinet australien Lowy Institute, la France restait en 2017 le premier réseau diplomatique européen et le troisième mondial derrière les États-Unis et la Chine. Paris est en effet forte de 266 représentations dans plus de 160 pays. Le Quai d'Orsay emploie plus de 15.000 personnes, dont les deux tiers sont basés hors des frontières nationales.
Et ce n'est pas sans conséquence: entre 2011 et 2017, ce sont deux ambassades, une représentation permanente, 9 consulats et 16 sections consulaires qui ont été définitivement fermés. Au cours des dix dernières années, les effectifs ont également sensiblement diminué, puisqu'ils ont été réduits de 30% depuis 2008.
Entre 2016 et 2017, Londres, Paris et Moscou ont diminué le nombre de représentations qu'elles possédaient à l'étranger. Une tendance jusqu'ici plus importante chez les Britanniques, puisque là où la France et la Russie ont fermé une seule de leurs antennes diplomatiques sur l'année, le Royaume-Uni en a supprimé six!
Sur la même période de temps, les grandes puissances asiatiques ont quant à elles épousé la dynamique inverse et ont ouvert de nombreuses nouvelles représentations. En un an, le Japon a ouvert 15 ambassades ou consulats, passant ainsi de la 9e à la 5e place des nations les plus représentées. Ankara talonne Tokyo avec 14 nouvelles représentations inaugurées. Pékin gagne quant à elle une place sur le podium aux dépens de la France grâce à l'ouverture de 11 antennes diplomatiques.
Cependant, les Britanniques semblent avoir pris conscience de l'importance de la diplomatie et de l'influence qu'elle permet d'exercer. Alors qu'Emmanuel Macron annonçait en août 2017 le «recalibrage» de l'appareil diplomatique, qui se concrétisera grâce à l'ouverture d'une vingtaine d'ambassades et à la fermeture de 23 consulats, Londres va recruter massivement pour étendre son réseau. Avec pour objectif de dépasser la France.