Damas et Ankara s’entendraient-ils tacitement pour mener leurs actions sur le sol syrien?

Sans qu’il y ait de contacts directs entre Damas et Ankara, leurs actions sont concertées, juge dans son interview à Sputnik le coordinateur du Comité d’amitié turco-syrienne. À titre d’exemple, il cite la contribution d’Ankara dans l’absence de provocation de la part des radicaux d’Idlib pendant l’opération de l’armée syrienne dans la Ghouta.
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Bien qu'ils n'entretiennent pas de contacts directs, Damas et Ankara se comprennent à un certain niveau pour mener leurs actions sur le terrain, estime le coordinateur du Comité d’amitié turco-syrienne et professeur à l’Université de Damas Mehmet Yuva. Dans son commentaire à Sputnik, il évoque la disposition des forces sur le territoire syrien après le passage du canton kurde Afrine  sous le contrôle des forces armées d’Ankara et relève l’interaction entre les principaux acteurs dans la région.

«Parallèlement à la tenue de l’opération turque Bouclier de l’Euphrate, a été effectué le nettoyage d’Alep-Est. L’opération de forces armées turques à Afrine a coïncidé avec le début de la libération progressive de la Ghouta, une des régions stratégiques cruciales pour Damas. Il est évident, que ces processus sont liés», a constaté l’interlocuteur de l’agence.

Et d’ajouter qu’il était certain que la Ghouta était extrêmement importante pour les États-Unis et Israël sur le front du sud. «En conséquence, le nettoyage de la Ghouta signifie la capitulation complète de ces deux acteurs dans cette direction et l’arrêt de l’activité des groupes radicaux locaux», explique-t-il.

Il estime en outre que l’attitude d’Ankara sur l’évaluation des événements dans cette région aurait été bien différente si  la Turquie n’avait pas fait preuve de volonté politique pour s’entendre avec la Russie et l’Iran au sujet de la Syrie.

Fin de la «prison de pénitence» des radicaux dans la Ghouta orientale
M.Yuva souligne en outre que l’opération de l’armée syrienne dans la Ghouta ne s’accompagnait pas de provocations dans le gouvernorat d’Idlib, soulignant en cela le rôle de la Turquie.

«Il s’agit de la région où sont concentrées les plus importantes organisations syriennes  et des milliers de radicaux armés. Nous avons pu constater auparavant que lors des  tentatives de l’armée syrienne pour mener une opération de percée où que ce soit, des centaines de radicaux d’Idlib attaquaient les zones qu’elle contrôle», ce qui n’est pas le cas actuellement, a-t-il indiqué.

Et d’espérer que le sommet des chefs des États turc, iranien et russe, prévu le 4 avril à Istanbul ouvrira de nouvelles perspectives pour le processus de règlement de la crise en Syrie.

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