La Russie passe à l’utilisation de groupements de missiles de croisière

Les régions stratégiques que la Russie défendra contre les éventuelles attaques ennemies par des groupements de missiles de croisière sont déjà désignées. Le colonel Viktor Mourakhovski, expert militaire russe, a précisé où on peut s’attendre à de telles opérations de dissuasion.
Sputnik

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L’armée russe s’entraînera à utiliser des groupements de missiles de croisière non nucléaires à des fins de dissuasion stratégique lors des prochains exercices de grande envergure Vostok-2018, a annoncé dimanche le colonel Viktor Mourakhovski, rédacteur en chef du magazine russe Arsenal de la Patrie et expert militaire.

«L’utilisation pratique des groupes de lanceurs de missiles de croisière, évoqués par le général d’armée Valéri Guérassimov [le chef d'État-major des armées russe, ndlr], fera l’objet des exercices Vostok-2018», a indiqué M.Mourakhovski.

Selon l’expert militaire, ces dernières années, les groupements interarmes russes évoluent très rapidement ce qui permet de créer des groupes «capables d’arrêter notamment une agression au sol dans n’importe quel secteur stratégique».

«Nous verrons comment on peut le faire au cours des manœuvres Vostok-2018 programmées pour août-septembre. C’est un exercice stratégique d’état-major, mais il engagera obligatoirement des forces réelles, y compris pour les préparer au renforcement du groupement en Extrême-Orient en cas d’agression», a indiqué M.Mourakhovski.

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Intervenant samedi à une conférence à l’Académie militaire russe, le général Valéri Guérassimov avait déclaré que la Russie avait créé des groupes de navires et d’avions qui peuvent lancer des missiles de croisière à longue portée. Selon lui, les récentes guerres, surtout l’opération antiterroriste russe en Syrie, ont encouragé le perfectionnement du système de lutte complexe contre l’ennemi. En 2017, le chef d’état-major avait expliqué que Moscou mettait en place des groupements militaires destinés à assurer la dissuasion stratégique sans avoir recours aux armes nucléaires.

«Parmi les armes capables d’accomplir cette mission, il y a les missiles de croisière Kalibr équipant des bâtiments de surface et des sous-marins, ainsi que les missiles Kh-101 utilisés par l’aviation maritime. Le 1er mars dernier, le Président russe a en outre présenté de nouveaux matériels dont des missiles de croisière et des engins sous-marins se déplaçant à une grande vitesse», a noté M.Mourakhovski.

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À l’heure actuelle, toutes les flottes de la Marine russe «ont des navires et des sous-marins dotés de missiles de croisière Kalibr. Quant à l’aviation à long rayon d’action, elle peut agir dans n’importe quelle région stratégique où il y a des agresseurs potentiels, y compris en utilisant des moyens stratégiques conventionnels», d’après l’expert militaire.

Selon le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, les manœuvres Vostok-2018 engageront des effectifs et des matériels des régions militaires Centrale et de l’Est et la flotte du Nord, qui accompliront des missions en Extrême-Orient et en Sibérie. Ce sera le premier exercice stratégique organisé dans cette région depuis 2014. L’exercice Vostok-2014 avait engagé 155.000 militaires, 8.000 matériels, 85 navires et 650 avions et hélicoptères. Les troupes russes ont rempli plusieurs missions en Arctique dont des tirs réels de systèmes Pantsir-S et Iskander-M.

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