Les partisans du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, toutes ses anciennes troupes, se réjouissent de la mise en garde à vue de l'ex-Président français Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'enquête sur le financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, a déclaré à Sputnik le politologue Ali Shundub, spécialiste de la Libye.
«Sarkozy nie avoir reçu du financement libyen, mais une multitude de preuves attestent le contraire», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
M.Shundub a été le dernier journaliste à avoir rencontré Mouammar Kadhafi.
«Il m'a raconté avoir introduit Nicolas Sarkozy à l'Élysée. Ce dernier allait voir le colonel quand il était encore ministre de l'Intérieur et lui avait demandé un soutien financier pour devenir Président du pays», a poursuivi le politologue.
Et d'expliquer que Mouammar Kadhafi avait soutenu la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy parce qu'il aspirait à avoir à l'avenir de l'influence sur la scène politique mondiale.
«Il voulait pouvoir faire pression sur la prise de décisions au sein de l'Union européenne. C'était une démarche politique pour le futur», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Saïf al-Islam Kadhafi, le deuxième fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a affirmé avoir été témoin de la livraison de la première tranche d'argent à Claude Guéant, directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, à Tripoli et a déclaré être prêt à témoigner contre l'ex-chef d'État.
Le fils Kadhafi vient d'annoncer sa décision de se porter candidat pour l'élection présidentielle en Libye prévue au milieu de l'année en cours. S'il réussit à s'opposer efficacement à l'ex-Président français, cela augmentera ses chances pour remporter la future élection.
Nicolas Sarkozy a été placé le 20 mars en garde à vue dans les locaux de l'office anticorruption (OCLCIFF) à Nanterre (Hauts-de-Seine), dans le cadre de l'enquête sur le financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. C'était la première fois que l'ancien chef de l'État était entendu dans le cadre de cette affaire depuis l'ouverture d'une information judiciaire en avril 2013.
L'ex-Président français, qui a quitté le pouvoir en mai 2012, a toujours formellement démenti les faits allégués, notamment par le franco-libanais Ziad Takieddine.