La Zambie part en croisade contre les sex-toys

Aucun magasin n’en vend ouvertement, personne n'admet en posséder et la police n'en a saisi aucun. N'empêche. La Zambie a déclaré la guerre aux poupées gonflables, des tentatrices siliconées jugées «contre nature» par le gouvernement de ce pays très conservateur.
Sputnik

La ministre zambienne des Affaires religieuses Godfridah Sumaili a pris il y a quelques semaines la tête d'une croisade contre les poupées gonflables, étant fermement décidée à empêcher tout commerce et toute utilisation de ces accessoires sexuels.

Sex, Guns & Rock'n'roll: des policiers expulsés de Hambourg pour des scènes de débauche
Même si aucun texte ne les prohibe explicitement, les poupées gonflables tombent, selon les autorités, sous le coup d'une loi qui interdit l'importation, la fabrication et la vente d'«objets obscènes», réprimées par un maximum de 5 ans de prison.

La ministre a décidé d'intervenir après la récente publication d'informations sur l'arrivée en Zambie de poupées gonflables d'importation, apparemment en provenance d'Asie. Ces informations ont enflammé les réseaux sociaux.

La morale très rigide de la ministre n'a pas tardé à susciter les railleries de l'opposition. Et, qui l'eût cru, les poupées gonflables sont devenues un sujet de polémique politique.

Pour le parti libéral zambien des Patriotes du progrès économique (PEP), l'attitude du gouvernement vis-à-vis de ces objets coquins n'est qu'un énième exemple de la nature de plus en plus autoritaire du régime du président Edgar Lungu.

Dix «sexe-gourous» russes interpellés en Thaïlande (Vidéo)
«L'argument selon lequel la Bible n'autorise pas l'utilisation de tels objets est fausse», affirme son chef, Sean Tembo. «La même Bible encourage la liberté individuelle et ce serait une erreur d'emprisonner des gens sous prétexte qu'ils ont recours à des poupées gonflables», avance-t-il.

Le patron du PEP va même plus loin: à l'en croire, les poupées gonflables pourraient même avoir des vertus, notamment dans la lutte contre le sida qui infecte 12,4% de la population du pays. «Les hommes peuvent utiliser des poupées gonflables et cela réduira les cas de sida», affirme Sean Tembo.

La Zambie interdit toute «relation charnelle contre l'ordre naturel», autrement dit l'homosexualité, et son code pénal sanctionne la sodomie, bannie depuis la colonisation britannique, d'une peine pouvant aller jusqu'à 14 ans de prison.

Discuter