La ministre zambienne des Affaires religieuses Godfridah Sumaili a pris il y a quelques semaines la tête d'une croisade contre les poupées gonflables, étant fermement décidée à empêcher tout commerce et toute utilisation de ces accessoires sexuels.
La ministre a décidé d'intervenir après la récente publication d'informations sur l'arrivée en Zambie de poupées gonflables d'importation, apparemment en provenance d'Asie. Ces informations ont enflammé les réseaux sociaux.
La morale très rigide de la ministre n'a pas tardé à susciter les railleries de l'opposition. Et, qui l'eût cru, les poupées gonflables sont devenues un sujet de polémique politique.
Pour le parti libéral zambien des Patriotes du progrès économique (PEP), l'attitude du gouvernement vis-à-vis de ces objets coquins n'est qu'un énième exemple de la nature de plus en plus autoritaire du régime du président Edgar Lungu.
Le patron du PEP va même plus loin: à l'en croire, les poupées gonflables pourraient même avoir des vertus, notamment dans la lutte contre le sida qui infecte 12,4% de la population du pays. «Les hommes peuvent utiliser des poupées gonflables et cela réduira les cas de sida», affirme Sean Tembo.
La Zambie interdit toute «relation charnelle contre l'ordre naturel», autrement dit l'homosexualité, et son code pénal sanctionne la sodomie, bannie depuis la colonisation britannique, d'une peine pouvant aller jusqu'à 14 ans de prison.