«Pour comprendre où va le monde, nous devons comprendre que l'avenir, c'est l'Afrique. Les pays d'Afrique compteront de plus en plus dans les nombreux défis mondiaux en matière de sécurité et de développement, ainsi que pour les vastes débouchés de croissance économique et d'influence».
«L'Afrique dispose encore de vastes ressources naturelles non exploitées. L'expertise du secteur privé des États-Unis peut faciliter le développement responsable de ces ressources, aidant ainsi à sortir davantage d'Africains de la pauvreté, leur donnant leur part de la valeur économique de ces ressources», a-t-il ajouté.
Dans le même discours, Rex Tillerson s'est livré à une attaque virulente à l'égard de la Chine, le concurrent des USA sur le marché africain «(…) qui encourage la dépendance en s'appuyant sur des contrats opaques, des pratiques de prêts prédateurs et des accords corrompus qui poussent les nations à s'embourber dans l'endettement et qui nuisent à leur souveraineté, ne leur permettant pas d'atteindre une croissance autosuffisante à long terme».
Les ambitions américaines en Afrique contrecarrées par la Chine
Les chinois ont devancé Tillerson en Ethiopie. En effet, le 1 janvier 2018, a été inaugurée une ligne ferroviaire moderne, de 756 km, reliant l'Éthiopie à Djibouti construite par deux sociétés chinoises, la China rail engineering corporation (CREC) et la China civil engineering construction corporation (CCECC). Cette ligne permet le transport de fret et de personnes. Ce projet a coûté quatre milliards de dollars. Ce qui ne facilitera pas la tâche du chef de la diplomatie américaine à Addis-Abeba de convaincre les dirigeants de ce pays de revenir sur leur coopération avec Pékin.
«permettez-moi d'abord de souligner qu'aucun pays ne peut se développer sans infrastructure solide. Et la Chine est, de ce point de vue, un très bon partenaire», a déclaré Ali Youssouf, ministre des affaires Étrangères de Djibouti, en réagissant aux propos du responsable américains à l'égard de la Chine, ciré par le site Mirastnews.
En plus, les investissements de la Chine en Afrique ne cessent d'augmenter. Selon un rapport du Financial Times, datant d'août 2017, cité par le journal Tout sur l'Algérie, la Chine a investi 36 milliards de dollars en Afrique, ce qui constitue 10 plus que les investissements des USA. Les échanges entre la Chine et l'Afrique, selon le même rapport ont atteint en 2017 le montant de 170 milliards.
«L'an dernier, les échanges commerciaux totaux avec les États-Unis sont montés en flèche pour atteindre 38,5 milliards de dollars, contre 33 milliards de dollars en 2016», a déclaré Rex Tillerson dans son discours cité ci-dessus.
Le Ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, s'est aussi rendu en Éthiopie le 8 mars, mais sans rencontrer le chef de la diplomatie américaine. Il était question lors de cette visite de la construction par la Russie de centrales nucléaires, selon le quotidien borkena.com.
La présence militaire US en Afrique via la lutte contre le terrorisme
L'armée américaine opère déjà en Libye, au Niger, au Sahel et elle a dernièrement proposé à la Tunisie de sécuriser sa frontière ouest avec l'Algérie, chose que ce pays a catégoriquement refusée.
Pour rappel, Rex Tillerson, a été limogé aujourd'hui par Donald Trump. C'est Mike Pompeo, directeur de la CIA, qui lui succédera à ce poste sur décision du Président.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.