Le 8 mars le Président américain a approuvé l'adoption de nouveaux droits de douane sur l'aluminium et l'acier, respectivement de 10% et 25%. Ces nouvelles mesures protectionnistes qui doivent entrer en vigueur le 23 mars peuvent entraîner plus de conséquences négatives pour les alliés américains que pour les pays qualifiés d'ennemis par Donald Trump.
La Chine peut tirer son épingle du jeu
La Chine, le plus grand producteur d'acier dans le monde, semble être la principale victime de cette dernière mesure américaine. Donald Trump a élevé la Chine au rang du principal ennemi commercial des États-Unis, avec lequel ils ont un déficit équivalent à 2,7% du PIB américain.
Ce qui pourrait faire du tort à l'industrie de l'acier chinoise sont les mesures coordonnées des États-Unis et d'autres pays qui souffrent du dumping chinois. Néanmoins, les nouveaux droits de douane américains sont susceptibles de creuser un abîme entre les Américains et leurs principaux alliés.
L'Europe prépare une riposte
Bien que les dégâts de nouveaux droits de douane américains pour l'Union européenne soient relativement faibles, les importations des biens soumis aux nouveaux droits de douane ne représentant que 3,5 milliards de dollars, pour l'UE ils constituent un signal inquiétant.
De nombreux responsables européens mettent en garde contre le déclenchement d'une guerre commerciale avec les États-Unis.
Le Président du Conseil européen Donald Tusk a ainsi dénoncé l'affirmation de Donald Trump selon laquelle les guerres commerciales sont faciles à gagner. D'après l'ancien Premier ministre polonais, elles sont, au contraire, «faciles à perdre» puisque l'UE a des possibilités d'adopter une riposte symétrique.
La commissaire européenne au commerce Cecilia Malmström a indiqué que l'UE avait trois manières d'agir. Elle peut déclencher une procédure au sein de l'OMC, adopter des mesures pour protéger les producteurs européens ou bien imposer des droits de douane sur les marchandises américaines en commençant par l'acier et en allant jusqu'aux jeans. Etant donné que les importations américaines dans l'UE s'élèvent à 250 milliards d'euros, cette dernière option pourrait s'avérer particulièrement néfaste pour les États-Unis.
Les États-Unis risquent de rester en marge de l'intégration commerciale
Un autre accord commercial dénoncé le Président américain est l'ALENA, réunissant depuis 1994 les États-Unis, le Canada et le Mexique. Auparavant, il l'avait qualifié de «pire accord commercial» pour les travailleurs et les sociétés américains. Les États-Unis sont en train de renégocier les conditions de l'ALENA.
La guerre commerciale prônée par Donald Trump pourrait ainsi se retourner contre les intérêts américains. Aujourd'hui, il apparaît que les États-Unis risquent non seulement de fâcher leurs ennemis mais aussi de perdre leurs alliés.