Rassemblés ce dimanche sur la place de la République, à Paris, en signe de protestation contre l’offensive turque sur le canton kurde d’Afrine, en Syrie, les Kurdes et ceux qui les soutiennent sont résolus à continuer de manifester jusqu’à ce que l’Union européenne et la France prennent des mesures concrètes pour arrêter Ankara, dont les actions ont déjà coûté la vie à 300 civils, a annoncé à Sputnik Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France.
«On peut dire aussi que le silence de l’Europe, le silence de l’Onu devient une complicité. Durant toute cette semaine, nous serons en manifestation à Paris, mais aussi dans toute la France, mais aussi dans toute l’Europe. Nous n’allons pas nous arrêter, nous n’allons pas arrêter nos manifestations jusqu’à ce qu’il y ait des pas concrets de la part de la France, mais aussi de l’UE», a-t-il déclaré aux journalistes présents à ce rassemblement dont une des correspondantes du bureau parisien de Sputnik.
Selon lui, Ankara a obtenu le feu vert pour lancer son opération d’invasion du canton d’Afrine après que la Turquie, les pays européens et les États-Unis, même si on n’entend pas parler de ces derniers, ont passé des accords. Il a notamment évoqué la visite du Président Tayyip Erdogan à Paris, qui a été reçu par son homologue français le 5 janvier dernier. M.Polat a souligné que cet entretien avait été perçu comme «un feu vert qui a été donné à la Turquie concernant les attaques qu’ils commettront dans les jours qui suivent notamment aujourd’hui».
Et de souligner que le Conseil démocratique kurde en France attendait également avec impatience la condamnation et des démarches de la part de la France qui devrait, selon M.Polat, «condamner ces massacres, ces assassinats, ces tentatives d’invasion» et demander «à la Turquie de se retirer de ce territoire syrien».
L'armée turque mène depuis le 20 janvier l'opération Rameau d'olivier contre les Kurdes à Afrine, dans le nord de la Syrie. Cette région est contrôlée par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) que la Turquie considère comme la branche militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit dans le pays.