Première crise
Au début des années 1990, sur fond de chute de l'URSS, garant de la sécurité militaire et de la viabilité économique de la Corée du Nord, Pyongyang a fait face à la nécessité d'assurer son intégrité territoriale par lui-même. En 1993, en réponse aux manœuvres américano-sud-coréennes Team Spirit, les autorités nord-coréennes ont annoncé la sortie du pays du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui n'a toutefois pas été appliquée, ont suspendu leur adhésion à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et ont refusé l'accès de ses inspecteurs à l'infrastructure nucléaire de Pyongyang créée conjointement avec l'Union soviétique dans le cadre du développement de l'énergie nucléaire en Corée du Nord.
L'escalade de la crise nucléaire a toutefois été évitée grâce aux efforts diplomatiques de Washington et Pyongyang qui ont signé à Genève en octobre 1994 l'accord-cadre entre les États-Unis et la Corée du Nord, à l'issue des négociations lancées par la visite de l'ex-Président américain Jimmy Carter en Corée du Nord au mois de juin.
Pourparlers multilatéraux
Ce succès temporaire de l'administration de Bill Clinton a été dévoyé par George Walker Bush qui a inclus la Corée du Nord dans la liste des États voyous. Les réacteurs promis n'ont pas été fournis. De plus, Washington a continué à accuser Pyongyang d'élaborer des armes nucléaires après que ce dernier a effectué un tir de son missile balistique Taepodong-1 en 1998.
En 2002, Pyongyang a déclaré la reprise de son programme nucléaire puis, en 2003, s'est retiré du TNP et a dénoncé la déclaration sur le statut non-nucléaire de la péninsule de Corée de 1992.
Toutefois, un nouveau mécanisme de dialogue sur le dossier nucléaire nord-coréen a été élaboré. En 2003, les pourparlers à six, comprenant les deux Corées, les États-Unis, la Russie, la Chine et le Japon, ont été lancés. Plusieurs réunions ont eu lieu mais sans résultat. En outre, Pyongyang est sorti des pourparlers et a annoncé début 2005 sa possession de l'arme nucléaire. Cela étant, à l'époque, il n'y avait aucune épreuve claire ni de l'existence d'un programme nucléaire, ni de l'arme atomique.
Stagnation et dégradation du dialogue
Le développement de ce progrès a été rompu par la décision de geler des avoirs nord-coréens prise par Washington en novembre 2005 sous prétexte de la lutte contre le blanchiment d'argent. L'année d'après, Pyongyang a déclaré avoir testé des armes nucléaires.
Lors des sessions suivantes des pourparlers à six, de nouvelles mesures de vérification et de contrôle ont été adaptées qui, toutefois, n'ont pas considérablement rapproché une résolution de la crise.
Quoi qu'il en soit, la fermeture du centre de recherche nucléaire de Yongbyon en 2007 sous la supervision d'inspecteurs de l'AIEA et d'experts américains est un des résultats les plus importants des pourparlers. Cependant, dès 2008, Pyongyang est revenu sur ce point, a suspendu le démantèlement de ses installations nucléaires et a rouvert le centre de Yongbyon.
Les décisions des négociations bilatérales entre Washington et Pyongyang, qui avaient eu lieu en février 2012 à Pékin, y compris renoncer aux essais nucléaires nord-coréens et imposer un moratoire sur les tirs de missiles balistiques, n'ont pas été appliquées.
L'histoire longue et difficile des tentatives de régler le problème nucléaire nord-coréen est le fruit de volontés politiques divergentes des parties intéressées qui semblent être exprimées par Kim Jong-un et Donald Trump alors que ce sujet est d'une importance évidente.