Discours de Poutine, suite: «budget de guerre» US et migraine du Pentagone

Quelles conséquences sur les États-Unis les nouvelles armes russes, à savoir un missile de croisière encore sans nom avec une installation nucléaire, des drones sous-marins et des systèmes d'armement laser pourront-elles avoir? Selon des experts militaires, cette réalité russe est susceptible de provoquer une hausse du budget militaire américain.
Sputnik

Y a-t-il des équivalents étrangers aux armes russes ultramodernes? Poutine répond
Tandis que le discours annuel du Président russe devant l'Assemblée fédérale a suscité de vives réactions à l'étranger, la question se pose de savoir si les acteurs majeurs de l'échiquier international entendent entreprendre des actions concrètes après avoir pris connaissance de la présentation détaillée des armements russes flambant neufs par Vladimir Poutine. Selon Alexandre Jiline, responsable du Centre d'étude pour les problèmes sociaux appliqués de la sécurité nationale et colonel en retraite, le Pentagone pourrait profiter des propos du chef de l'Etat russe pour demander une nouvelle augmentation des crédits militaires.

«Si les dépenses militaires de quelqu'un s'élèvent à plus de 700 milliards de dollars par an, ce n'est pas un budget de défense, c'est un budget de guerre», a-t-il expliqué dans un entretien accordé à Sputnik.

Pour expliquer aux contribuables par quoi leur argent est englouti, le gouvernement américain continuera à brandir l'épouvantail de la méchante Russie, a-t-il poursuivi. «En fait, Poutine n'a fait qu'émettre un avertissement: bâtissons les relations sur la base du bon sens».

Concernant les nouvelles, mais non modernisées, armes nucléaires, ce sont des forces de dissuasion, a indiqué M.Jiline:

«Notez que nous n'avons jamais menacé qui que ce soit d'utiliser de tels moyens. Nous avons toujours insisté sur le fait que nous ne frapperions que pour répondre à une attaque.»

Nouvelles armes russes: «on est en train de développer une conception vieille de 60 ans»
En même temps et bien au contraire, Donald Trump a brandi à maintes reprises la menace du recours aux armes de destruction massive face à Pyongyang, a souligné l'expert. En outre, l'objectif de l'administration des États-Unis est d'alléger les restrictions quant à l'utilisation des armes nucléaires tactiques et, dans un futur proche, ce seront les commandants des unités (corps d'armée, flottes) qui pourront prendre indépendamment la décision de les utiliser, a-t-il résumé.

D'après le chef de l'Institut de l'analyse politique et militaire Alexandre Khramtchikhine, la véritable migraine du Pentagone concernerait le missile de croisière avec une installation nucléaire, également présenté lors de l'allocution du dirigeant russe et sans nom pour le moment. Comme sa portée en vol n'a aucune limite, cette arme pourra s'approcher des États-Unis par n'importe quel côté, a estimé M. Khramtchikhine.

Comprendre Poutine entre les lignes: «Troisième guerre mondiale» et armes hypersoniques
Le missile s'inscrit difficilement dans le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) en raison de l'absence de limites de portée, et la même chose s'applique aux drones sous-marins, qui n'ont aucune limitation, a fait remarquer M.Khramchikhine.

Le 1er mars, le dirigeant russe a prononcé son message annuel au Parlement, rompant ainsi avec la tradition des années précédentes, où il se livrait à cet exercice au mois de décembre. Au cours de son allocution, plusieurs sujets internationaux et intérieurs ont été soulevés, notamment plusieurs points étaient consacrés aux nouveaux armements russes en cours d'élaboration ou de tests.

La presse occidentale a vivement réagi aux déclarations du Président sur les armements russes dernier cri, évoquant les «missiles invincibles» et les «avertissements» lancés de cette manière aux États-Unis.

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