L’astuce des moustiques les plus tenaces sur Terre découverte

Des biologistes russes et leurs collègues japonais ont réussi à lever le voile sur le secret de la ténacité incroyable des moustiques résidant en Afrique dont les larves sont parfaitement capables de se déshydrater entièrement pendant la saison sèche avant de renaître lors de la saison des pluies.
Sputnik

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Au cours des deux derniers siècles, des biologistes ont découvert des dizaines d'espèces animales, faisant preuve de capacités de résistance sans égales. Il s'agit, par exemple, de certains spécimens de grenouilles capables de survivre entièrement gelés en plein hiver pour se réanimer au printemps ou bien des tardigrades, appelés également oursons d'eau, qui peuvent survivre dans l'espace. Parmi ces bêtes incroyables on retrouve également les moustiques africains Polypedilum vanderplanki qui sont capables de se déshydrater entièrement pendant la sécheresse avant de revenir à la vie avec les premières gouttes de pluie, écrit la revue PNAS.

Cette capacité phénoménale de cette espèce de moustiques a attiré l'attention de spécialistes russes et de leurs collègues japonais.

Pour comprendre ce mécanisme, les chercheurs russes ont comparé les génomes de deux types de moustiques africains Polypedilum vanderplanki et Polypedilum nubifer. Ce dernier, à la différence de Polypedilum vanderplanki, ne peut pas survivre dans d conditions de sécheresse absolue. Lors de leurs recherches, les scientifiques ont essayé de trouver les gènes qui jouent le rôle clé dans le processus de disparition des molécules d'eau du corps des larves.

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Les résultats obtenus ont montré que l'eau ne s'évaporait pas mais disparaissait du corps du moustique en étant remplacé par des molécules d'une matière sucrée, le tréhalose. Grâce à cela les cellules d'un moustique gardent leurs formes et ne sont pas détruites lors de la déshydratation, ce qui leur permet de ressusciter dès que l'eau réapparait dans les lieux où ils vivent.

«Ce moustique s'est volé à lui-même une protéine pour l'adapter à ses fins. Il active environ 30% des gènes participant dans la déshydratation d'une larve. Il reste encore à étudier ce qui active les autres gènes et comment est réglementé le processus d'"humidification" pour faire sortir une larve de son état de repos», a conclu l'un des auteurs de la recherche, le spécialiste de l'Institut de sciences et de technologies Skolkovo, Pavel Mazine.

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