La communauté scientifique est en ébullition après que des astronomes ont annoncé avoir détecté des signaux liés à l'apparition des premières étoiles il y a 13,6 milliards d'années. La découverte, publiée dans la revue Nature, est le fruit d'un travail mené pendant 12 ans par l'équipe de l'astronome Judd Bowman, de l'Université d'État de l'Arizona.
D'après les scientifiques, cette découverte, si elle est confirmée par d'autres équipes et d'autres instruments plus puissants, comme le radiotélescope Square Kilometre Array (SKA), pourrait conduire à revoir les modèles cosmologiques et même permettre de mieux comprendre la matière noire, invisible pour les télescopes mais qui constitue plus du quart de l'Univers.
«La détection apparente de la signature des premières étoiles dans l'Univers sera une découverte révolutionnaire si elle résiste au temps», a déclaré à l'AFP le prix Nobel de physique 2011, Brian Schmidt.
Par contre, le spécialiste de l'Observatoire de Paris Benoît Semelin préfère tempérer un peu l'agitation générale dans la communauté scientifique.
«Il faut rester très prudent pour le moment […]. Mais si l'observation est confirmée, c'est une découverte majeure car elle impliquera de changer les modèles sur la naissance de l'Univers», a-t-il affirmé, à son tour, cité par des médias.
De son côté, l'astrophysicien de l'Université de Tel Aviv Rennan Barkana avance une explication dans une autre étude, publiée également dans Nature. Selon lui, la matière ordinaire serait entrée en interaction avec la matière noire et lui aurait cédé progressivement de l'énergie.
«Si l'idée de Barkana est confirmée, nous aurons appris quelque chose de nouveau et de fondamental à propos de cette mystérieuse matière noire», a également souligné Judd Bowman.
Néanmoins, pour Benoît Semelin, l'hypothèse de Rennan Barkana semble être «spéculative» pour le moment.