Un «entretien a bien eu lieu, à l’été 2012», a indiqué M.Chevallier dans son courrier adressé aux juges d'instruction le 15 janvier et cité par Libération.
Le Quai d'Orsay indiquait jusqu’ici n’avoir eu aucune rencontre avec Lafarge de 2011 à 2014. M.Chevallier lui-même l’avait affirmé il y a encore six jours, lors d’une confrontation avec Christian Herrault, l’ex-directeur général adjoint de Lafarge qui figure parmi les six cadres de Lafarge mis en examen pour financement d’entreprise terroriste en Syrie. M.Herrault affirme que le Quai d'Orsay a incité le groupe à rester dans ce pays, malgré la dégradation de la situation sur place, et que plusieurs réunions avaient été organisées par des officiels français, dont Éric Chevallier.
L’ambassadeur Chevallier a expliqué sa nouvelle déclaration par des recherches complémentaires qu’il a menées en janvier, après un face à face avec M.Herrault, puisqu’il n’avait lui-même «aucun souvenir de ces rencontres» et que les archives du ministère des Affaires étrangères n’en contenaient aucune trace, d’après les médias français.
Christian Herrault est catégorique: l'ambassadeur «était au courant du racket».
Tout en reconnaissant la tenue d’au moins une rencontre avec des dirigeants de Lafarge à l’époque des faits, M.Chevallier maintient qu'il n'avait pas connaissance des activités du groupe en Syrie.
Fin février, l’ONG Sherpa, partie civile dans l’enquête sur le financement de terroristes par le groupe Lafarge, a déposé plainte contre X pour entrave à la justice, accusant le cimentier de ne pas collaborer avec les enquêteurs. Elle demande en outre l'audition de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères de 2012 à 2016.