Vers une adhésion du Kosovo à l’Onu? Un ancien ministre yougoslave se montre sceptique

Le Président kosovar Hashim Thaçi a déclaré vouloir parvenir à un «accord historique avec la Serbie» d’ici la fin de l’année, précisant que cela ne signifiait pas forcément une reconnaissance du Kosovo par Belgrade, mais lui permettrait d’adhérer à l’Onu. Un ancien chef de la diplomatie yougoslave a commenté cette déclaration pour Sputnik.
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En 2018, année du dixième anniversaire de sa proclamation d'indépendance toujours rejetée par Belgrade, le Kosovo peut constater que son adhésion à l'Onu reste toujours remplie d'obstacles.

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Il existe à ce jour quatre possibilités pour le Kosovo de pouvoir adhérer aux Nations unies, dont la première est liée à la formule proposée précédemment par le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, a déclaré à Sputnik Vladislav Jovanovic, ancien ministre yougoslave des Affaires étrangères.

Et d'expliquer que le Kosovo et la Serbie pourraient fonctionner comme les deux Allemagnes, la RFA et la RDA, sans se reconnaître l'une l'autre, mais tout en faisant partie de l'Onu.

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«C'est un piège pour la Serbie. […] Un soi-disant accord global entre la Serbie et la province dont elle a été dépossédée serait dangereux, car il permettrait de contourner le véto de la Russie et de la Chine [au Conseil de sécurité de l'Onu, ndlr], une telle entente entre Belgrade et Pristina ayant force de loi», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.

Selon ce dernier, il est peu probable que le gouvernement serbe, quel qu'il soit, accepte une telle variante.

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M.Jovanovic admet que théoriquement, il n'est pas à exclure que l'Occident cesse d'insister sur le caractère exceptionnel du cas du Kosovo et mette le cap vers la révision des frontières dans les Balkans selon un principe ethnique.

«Dans un tel cas, la question nationale de la Serbie, de la Croatie et de l'Albanie pourrait être résolue, compte tenu des représentants de ces peuples habitant en dehors des frontières des pays évoqués. Cette théorie a été formulée il y a plusieurs mois par un professeur américain sans qu'aucune réaction n'ait suivie, même aux États-Unis», a indiqué l'ex-ministre.

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(Il se peut que ce dernier fasse référence à la déclaration de Dana Tyrone Rohrabacher qui, début 2017, a proposé à Belgrade et Pristina d'échanger le nord du Kosovo, peuplé de Serbes, contre le sud de la Serbie, peuplé d'Albanais, ndlr).

M.Jovanovic n'exclut pas non plus que le Kosovo cherche à obtenir le statut d'observateur à l'Onu, selon le modèle du Vatican. Quoi qu'il en soit, l'octroi d'un tel statut est décidé par l'Assemblée générale de l'Onu par les deux tiers des voix. Mais les avis y sont extrêmement divergents.

«La popularité du Kosovo en tant qu'État autoproclamé est en chute libre. Qui plus est, certains pays sont même revenus sur leur reconnaissance de l'indépendance du Kosovo», a rappelé l'ancien diplomate.

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Il relève que le quatrième scénario, d'après lequel la Serbie cèderait sous la pression et accepte la perte du Kosovo, est parfaitement impossible. De telles questions doivent faire l'objet d'un référendum au cours duquel les Serbes ne manqueraient pas de voter contre la reconnaissance du Kosovo.

Placée sous administration de l'Onu en 1999, la province du Kosovo, historiquement serbe mais peuplée majoritairement d'Albanais, a proclamé son indépendance vis-à-vis de Belgrade en 2008. Ce statut n'est cependant pas reconnu par 35 pays, dont la Russie, la Chine et l'Espagne.

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