Le budget des armées, de 34,2 milliards d'euros en 2018, va bénéficier d'une hausse de 1,7 milliard d'euros par an jusqu'en 2022, avant de passer à 3 milliards par an à partir de 2023 jusqu'en 2025 ce qui constituerait une augmentation du budget de la défense de 40% entre 2019 et 2025.
Cet «effort budgétaire inédit», selon les propos du président Emmanuel Macron, contraste avec les réductions d'effectifs et de moyens supportées pendant plus d'une décennie par l'institution militaire française, avant un redressement amorcé après les attentats de 2015.
Actuellement, 198 milliards d'euros de besoins, covrant la période de 2019 à 2023, qui sont «couverts de manière ferme», souligne-t-on au ministère. Les montants des années suivantes seront «précisés» lors d'une actualisation de la LPM en 2021.
Cependant, des voix sceptiques se sont levées quant à la possibilité du gouvernement français d'honorer cet engagement budgétaire. «Nous sommes sur une pente à 1,7 milliard jusqu'en 2022 et ensuite la pente est à 3 milliards à partir de 2023 (…) Evidemment, nous avons l'expérience, il faudra être vigilant», a déclaré, mercredi soir sur France 3, l'ancien chef d'État-major des armées, Pierre de Villiers, qui a démissionné en juillet 2017 après un conflit avec le chef de l'État en raison de coupes budgétaires, en pointant du doigt le fait que la mise en œuvre de ces projections budgétaires était rarement fidèle aux engagements initiaux.
Dans le cadre de la nouvelle LPM, les véhicules blindés médians, VAB vieux de 40 ans, de l'armée de Terre seront remplacés par les blindés Griffon, dont 50% seront livrés d'ici à 2025 en plus d'une commande 150 exemplaires supplémentaires. De son côté, la Marine obtiendra quatre ravitailleurs nouvelle génération, dont deux d'ici à 2025, un bâtiment spécialisé dans le recueil de renseignement, et 19 patrouilleurs au lieu des 17 prévus pour surveiller les zones économiques exclusives françaises d'outre-mer, a rapporté l'AFP.
L'armée de l'Air se voit allouer 8 avions légers de surveillance et acter le renouvellement accéléré de sa flotte quinquagénaire d'avions ravitailleurs Boeing KC-135 par des 15 A330 MRTT, dont 12 seront livrés en 2023. Concernant la dissuasion nucléaire, les travaux de renouvellement des deux composantes (navale et aérienne) seront engagés au cours du quinquennat. Budget estimé: 37 milliards d'euros entre 2019 et 2025, explique l'AFP.