Comment les USA ne donnent aucune chance à la réconciliation des deux Corées

Négociations fructueuses avec le Sud et participation aux JO: Pyongyang a commencé cette nouvelle année avec un visage le plus pacifique possible, ce qui n’a pas plu en fait à Washington. En cachant leur mépris sous un agréable sourire, les USA se sont jetés dans un jeu clandestin ayant pour but de détourner tout le monde de la Corée du Nord.
Sputnik

Le monde entier a eu sa dose de frayeur après les vœux du Président américain durant lesquels il a déclaré vouloir utiliser le pouvoir militaire pour «détruire totalement» la Corée du Nord et a dénoncé personnellement Kim Jong-un.

Quels enjeux cachait le sommet de Vancouver sur les deux Coréess
L'intimidation n'a pas pris fin avec l'initiative très pacifique de Pyongyang. Kim Jong-un a tendu la main à Séoul, en disant souhaiter une amélioration des relations et la participation aux JO 2018.

Donald Trump a qualifié de «bon signe» le dialogue intercoréen amorcé à l'occasion de la participation de sportifs nord-coréens aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang. Pourtant, il s'est déclaré sceptique quant à la situation après l'événement sportif international, en disant «qui saura?».

En conséquence, les États-Unis ont dû passer des menaces directes au mode ninja, exerçant plutôt une pression clandestine et n'ayant qu'un seul objectif: jeter l'opprobre international sur la Corée du Nord.

Les transfuges d'honneur

Comment attirer l'attention sur le «problème» nord-coréen sans écouter un témoignage réel? Voilà ce que pensait le Président américain en recevant vendredi dernier des transfuges nord-coréens dans le Bureau ovale. La rencontre s'est avérée «exemplaire»: M.Trump a écouté attentivement ces ex-Nord-Coréens qui ont parlé de tous les horreurs de la vie en Corée du Nord.

Ji Seong-ho

L'un de ces huit transfuges, Ji Seong-ho, qui a fui la Corée du Nord en 2006, faisait partie des invités d'honneur de Donald Trump lors de son discours sur l'état de l'Union au Congrès, mardi. Il n'est guère surprenant que son apparition a été longuement ovationnée par les parlementaires.

L'arme tactique: le vice-Président

Le voyage de six jours du vice-Président Mike Pence à travers l'Asie, avec un arrêt sur les sites olympiques en Corée du Sud, se concentrera moins sur le sport que sur le voisin belliqueux du pays hôte.

Que mijote le «diable» nord-coréen sous couvert d’un rapprochement avec le Sud?
M.Pence est parti lundi pour le Japon et la Corée du Sud, «pour s'assurer que la Corée du Nord ne "détourne" pas les Jeux», écrit l'AP. Sa mission: souligner les violations des droits de l'homme et les ambitions nucléaires du Nord, ont déclaré les responsables de la Maison-Blanche sous couvert d'anonymat.

«Nous dirons la vérité sur la Corée du Nord à chaque arrêt», a déclaré le vice-Président à la presse après avoir visité des installations de défense antimissile, lundi en Alaska. «Nous assurons que la coopération qui existe actuellement entre la Corée du Nord et la Corée du Sud concernant les équipes olympiques, ne nuit pas à la réalité d'un régime qui doit continuer à être mis à l'écart par la communauté internationale.»

Au Japon, il a rencontré le Premier Ministre Shinzo Abe. En Corée du Sud, il rendra visite au mémorial aux 46 marins sud-coréens tués dans une attaque par torpilles en 2010 attribuée au Nord. Il tiendra des réunions avec le Président Moon Jae-in.

Le vice-Président américain Mike Pence avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe

Plus de sanctions pour le dieu des sanctions!

Tandis que Pyongyang montre son visage le plus pacifique et agréable sur la scène internationale depuis plusieurs mois, il faut attendre les «sanctions américaines les plus dures à l'encontre de la Corée du Nord», a promis mercredi Mike Pence au Japon.

«J'annonce que les États-Unis dévoileront bientôt les sanctions économiques les plus dures et les plus agressives jamais imposées à la Corée du Nord et nous continuerons d'isoler la Corée du Nord jusqu'à ce qu'elle abandonne définitivement ses programmes nucléaires et de missiles balistiques», a-t-il déclaré, cité par The Washington Post, en parlant avec le Premier ministre japonais dans sa résidence officielle.

Le vice-Président n'a pas donné de détail spécifique sur les sanctions, mais son équipe a déclaré que le département du Trésor allait officiellement les dévoiler dans les prochains jours.

Attendons donc les sanctions les plus monstrueuses et épouvantables que les États-Unis aient jamais adoptées?

Intimidation de sociétés étrangères

La politique d'intimidation ne se limite par des sanctions incessantes: Washington fait peur aux pays et sociétés pour les empêcher d'entretenir des relations avec Pyongyang même si ces relations ne tombent pas sous le feu des sanctions onusiennes, a indiqué mercredi l'ambassadeur de Russie à Pyongyang, Alexandre Matsegora.

Rapprochement des deux Corées: les réponses à tous les «pourquoi» que vous vous posez
Les États-Unis donnent un signal aux autres pays comme quoi «il ne faut faire aucune affaire avec la Corée du Nord» et que tous ceux qui en feront subiront de sérieuses pertes financières et matérielles.

L'ambassadeur a cité comme exemple la situation dans le port nord-coréen de Rason, qui est la seule exception aux sanctions de l'Onu. Toutefois, pas un seul producteur de charbon russe ne veut pas y aller. Pourquoi? «Il y a une explication claire: les Américains l'interdisent et font peur», a déclaré l'ambassadeur.

Par exemple, la société russe SUEK avait opéré dans ce port, ce qui lui a rapporté l'an dernier environ 2,5 millions de dollars. Le volume des échanges commerciaux avec les États-Unis est estimé en «milliards de dollars». «Vont-ils risquer des milliards pour ces deux millions et demi? Non, bien sûr», a conclu le diplomate.

Éviter les Nord-Coréens à n'importe quel prix

Ils sont effrayant, ces Nord-Coréens. Il faut se tenir le plus loin possible d'eux! Les États-Unis ont demandé à la partie sud-coréenne de faire en sorte que le vice-Président américain Mike Pence et les personnes qui l'accompagnent pendant les Jeux olympiques de Pyeongchang ne rencontrent pas la délégation nord-coréenne dirigée par Kim Yong-nam, a déclaré le quotidien japonais Asahi Shinbun se référant à des sources à Séoul.

Des pom-pom girls nord-coréennes en Corée du Sud

Le média précise que les Américains ont demandé d'être le plus loin possible de la délégation de Pyongyang en particulier lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, ainsi que pendant le banquet ou la séance-photo.

Interrogé sur ses éventuels contacts avec la délégation nord-coréenne, Mike Pence a affirmé que «le Président Trump croyait toujours au dialogue, mais voyons ce qu'arrive.»

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