Le monde entier a eu sa dose de frayeur après les vœux du Président américain durant lesquels il a déclaré vouloir utiliser le pouvoir militaire pour «détruire totalement» la Corée du Nord et a dénoncé personnellement Kim Jong-un.
Donald Trump a qualifié de «bon signe» le dialogue intercoréen amorcé à l'occasion de la participation de sportifs nord-coréens aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang. Pourtant, il s'est déclaré sceptique quant à la situation après l'événement sportif international, en disant «qui saura?».
En conséquence, les États-Unis ont dû passer des menaces directes au mode ninja, exerçant plutôt une pression clandestine et n'ayant qu'un seul objectif: jeter l'opprobre international sur la Corée du Nord.
Les transfuges d'honneur
Comment attirer l'attention sur le «problème» nord-coréen sans écouter un témoignage réel? Voilà ce que pensait le Président américain en recevant vendredi dernier des transfuges nord-coréens dans le Bureau ovale. La rencontre s'est avérée «exemplaire»: M.Trump a écouté attentivement ces ex-Nord-Coréens qui ont parlé de tous les horreurs de la vie en Corée du Nord.
L'un de ces huit transfuges, Ji Seong-ho, qui a fui la Corée du Nord en 2006, faisait partie des invités d'honneur de Donald Trump lors de son discours sur l'état de l'Union au Congrès, mardi. Il n'est guère surprenant que son apparition a été longuement ovationnée par les parlementaires.
L'arme tactique: le vice-Président
Le voyage de six jours du vice-Président Mike Pence à travers l'Asie, avec un arrêt sur les sites olympiques en Corée du Sud, se concentrera moins sur le sport que sur le voisin belliqueux du pays hôte.
«Nous dirons la vérité sur la Corée du Nord à chaque arrêt», a déclaré le vice-Président à la presse après avoir visité des installations de défense antimissile, lundi en Alaska. «Nous assurons que la coopération qui existe actuellement entre la Corée du Nord et la Corée du Sud concernant les équipes olympiques, ne nuit pas à la réalité d'un régime qui doit continuer à être mis à l'écart par la communauté internationale.»
Au Japon, il a rencontré le Premier Ministre Shinzo Abe. En Corée du Sud, il rendra visite au mémorial aux 46 marins sud-coréens tués dans une attaque par torpilles en 2010 attribuée au Nord. Il tiendra des réunions avec le Président Moon Jae-in.
Plus de sanctions pour le dieu des sanctions!
Tandis que Pyongyang montre son visage le plus pacifique et agréable sur la scène internationale depuis plusieurs mois, il faut attendre les «sanctions américaines les plus dures à l'encontre de la Corée du Nord», a promis mercredi Mike Pence au Japon.
Earlier today in Japan I announced the U.S will soon unveil the TOUGHEST & most AGGRESSIVE round of economic sanctions on North Korea ever & we will continue to isolate North Korea until it abandons its nuclear & ballistic missile program. #VPinASIA pic.twitter.com/PKNvycPpMh
— Vice President Mike Pence (@VP) 7 февраля 2018 г.
«J'annonce que les États-Unis dévoileront bientôt les sanctions économiques les plus dures et les plus agressives jamais imposées à la Corée du Nord et nous continuerons d'isoler la Corée du Nord jusqu'à ce qu'elle abandonne définitivement ses programmes nucléaires et de missiles balistiques», a-t-il déclaré, cité par The Washington Post, en parlant avec le Premier ministre japonais dans sa résidence officielle.
Critical mtg w/PM @AbeShinzo where I announced new sanctions on the North Korean regime. The US stands shoulder-to-shoulder w/ Japan, South Korea & our allies to apply maximum pressure on N.Korea to achieve the global objective: denuclearization of the Korean Peninsula. #VPinASIA pic.twitter.com/paLRpn3pK0
— Vice President Mike Pence (@VP) 7 февраля 2018 г.
Le vice-Président n'a pas donné de détail spécifique sur les sanctions, mais son équipe a déclaré que le département du Trésor allait officiellement les dévoiler dans les prochains jours.
Attendons donc les sanctions les plus monstrueuses et épouvantables que les États-Unis aient jamais adoptées?
Intimidation de sociétés étrangères
La politique d'intimidation ne se limite par des sanctions incessantes: Washington fait peur aux pays et sociétés pour les empêcher d'entretenir des relations avec Pyongyang même si ces relations ne tombent pas sous le feu des sanctions onusiennes, a indiqué mercredi l'ambassadeur de Russie à Pyongyang, Alexandre Matsegora.
L'ambassadeur a cité comme exemple la situation dans le port nord-coréen de Rason, qui est la seule exception aux sanctions de l'Onu. Toutefois, pas un seul producteur de charbon russe ne veut pas y aller. Pourquoi? «Il y a une explication claire: les Américains l'interdisent et font peur», a déclaré l'ambassadeur.
Par exemple, la société russe SUEK avait opéré dans ce port, ce qui lui a rapporté l'an dernier environ 2,5 millions de dollars. Le volume des échanges commerciaux avec les États-Unis est estimé en «milliards de dollars». «Vont-ils risquer des milliards pour ces deux millions et demi? Non, bien sûr», a conclu le diplomate.
Éviter les Nord-Coréens à n'importe quel prix
Ils sont effrayant, ces Nord-Coréens. Il faut se tenir le plus loin possible d'eux! Les États-Unis ont demandé à la partie sud-coréenne de faire en sorte que le vice-Président américain Mike Pence et les personnes qui l'accompagnent pendant les Jeux olympiques de Pyeongchang ne rencontrent pas la délégation nord-coréenne dirigée par Kim Yong-nam, a déclaré le quotidien japonais Asahi Shinbun se référant à des sources à Séoul.
Le média précise que les Américains ont demandé d'être le plus loin possible de la délégation de Pyongyang en particulier lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, ainsi que pendant le banquet ou la séance-photo.
Interrogé sur ses éventuels contacts avec la délégation nord-coréenne, Mike Pence a affirmé que «le Président Trump croyait toujours au dialogue, mais voyons ce qu'arrive.»