Journaliste ukrainien menacé, la Fédération européenne des journalistes s’alarme

La Fédération européenne des journalistes a publié le 6 février un communiqué de presse pour alerter l’opinion sur la situation d’Igor Guzhva. Elle rappelle la situation du rédacteur en chef du site d’information prorusse Strana, réfugié en Autriche après avoir été l’objet de menaces de mort en Ukraine.
Sputnik

La liberté de la presse est-elle garantie en Ukraine? Rien n'est moins sûr. La Fédération européenne des journalistes a publié un communiqué de presse pour mettre en lumière la situation d'Igor Guzhva. Assurant avoir subi des pressions du gouvernement de Kiev et des menaces de mort, le rédacteur en chef du site d'information Strana, prorusse, a en effet demandé l'asile politique à l'Autriche le 31 janvier dernier.

Expulsion d’une journaliste russe de l’Ukraine: vengeance, selon une ONG
L'homme assure que d'autres journalistes de chez Strana ont eux aussi reçu des menaces de mort. Il ajoute qu'il a fait le choix d'en avertir la police, mais que celle-ci a ignoré plusieurs de ses demandes d'enquête.

Dénonçant une «chasse aux sorcières», M. Guzhva estime qu'il n'y a «pas d'espoir d'avoir un procès équitable» en Ukraine et assure que sa demande d'asile est motivée par son sentiment que ses «droits, [ses] libertés et [sa] vie ne sont pas garantis» dans son pays.

Strana est ouvertement critiqué en Ukraine pour sa ligne éditoriale favorable à Moscou ainsi que pour sa couverture positive du parti prorusse Bloc d'Opposition. M. Guzhva n'hésite pas à faire le rapprochement entre sa ligne éditoriale contestée et ses ennuis avec la justice. Il déclarait à ce propos:

«Ils [le gouvernement ukrainien] veulent fermer [Strana] et me mettre en prison.»

L’Ukraine ferme des sites Internet russes, Moscou dénonce «une violation des libertés»
Impliqué dans cinq affaires judiciaires, dont une pour extorsion, le rédacteur en chef considère qu'il s'agit en réalité d'un «moyen de pression des autorités pour lui faire changer de ligne éditoriale». Il prend pour exemple la dernière accusation à son encontre: en juin 2017, les services de sécurité ukrainiens ont perquisitionné les locaux de Strana et M. Guzhva a été accusé d'avoir tenté de faire chanter un homme politique.

Après avoir dénoncé les «pressions sans précédent de la part des autorités» dans une lettre ouverte au président Petro Poroshenko, M. Guzhva a jugé nécessaire de fuir l'Ukraine dès lors que l'interdiction de sortie de territoire prononcée à son encontre est devenue caduque le 6 janvier 2018. Réfugié à Vienne, il assure qu'il continuera à assurer son rôle de rédacteur en chef depuis l'étranger.

Discuter