La liberté de la presse est-elle garantie en Ukraine? Rien n'est moins sûr. La Fédération européenne des journalistes a publié un communiqué de presse pour mettre en lumière la situation d'Igor Guzhva. Assurant avoir subi des pressions du gouvernement de Kiev et des menaces de mort, le rédacteur en chef du site d'information Strana, prorusse, a en effet demandé l'asile politique à l'Autriche le 31 janvier dernier.
Dénonçant une «chasse aux sorcières», M. Guzhva estime qu'il n'y a «pas d'espoir d'avoir un procès équitable» en Ukraine et assure que sa demande d'asile est motivée par son sentiment que ses «droits, [ses] libertés et [sa] vie ne sont pas garantis» dans son pays.
Strana est ouvertement critiqué en Ukraine pour sa ligne éditoriale favorable à Moscou ainsi que pour sa couverture positive du parti prorusse Bloc d'Opposition. M. Guzhva n'hésite pas à faire le rapprochement entre sa ligne éditoriale contestée et ses ennuis avec la justice. Il déclarait à ce propos:
«Ils [le gouvernement ukrainien] veulent fermer [Strana] et me mettre en prison.»
Après avoir dénoncé les «pressions sans précédent de la part des autorités» dans une lettre ouverte au président Petro Poroshenko, M. Guzhva a jugé nécessaire de fuir l'Ukraine dès lors que l'interdiction de sortie de territoire prononcée à son encontre est devenue caduque le 6 janvier 2018. Réfugié à Vienne, il assure qu'il continuera à assurer son rôle de rédacteur en chef depuis l'étranger.