Kiev viole d'une manière flagrante la liberté d'expression en interdisant de nombreux sites internet russes, y compris ceux des médias, a annoncé mercredi le ministère russe des Affaires étrangères suite à l'interpellation d'un journaliste ukrainien soupçonné de haute trahison.
«La fermeture massive des sites de médias et d'autres sites Internet russes en Ukraine, les persécutions et les pressions exercées sur les journalistes ukrainiens sont des actes violant d'une manière flagrante les principes fondamentaux de la liberté d'expression. Or ces principes constituant la base d'une vision civilisée de fonctionnement des médias sont protégés par les textes fondamentaux de l'Onu, de l'OSCE, du Conseil de l'Europe et d'autres organisations internationales», a indiqué le ministère dans un communiqué.
«Malheureusement, la "voie européenne" à l'ukrainienne est un retour vers les pires méthodes totalitaires de lutte contre l'opposition. Nous exhortons les pays membres de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, ainsi que les organisations internationales appropriées à rejoindre la Russie qui dénonce la politique barbare et criminelle à l'égard des médias», a noté le ministère.
Le Conseil de sécurité d'Ukraine (SBU) avait antérieurement annoncé avoir interpellé un journaliste soupçonné de haute trahison dans la ville de Jitomir. Selon les médias, il s'agit de Vassili Mouravitski, ancien correspondant du journal en ligne Journal Jitomira. Le SBU affirme que les articles rédigés par le journaliste «ont été publiés par six sites internet dirigés depuis le territoire russe».
En juin dernier, le rédacteur du journal ukrainien en ligne Strana.ua, Igor Goujva, a été interpellé en Ukraine. La justice l'accuse d'avoir exigé 10.000 dollars pour qu'il ne publie pas des informations compromettantes sur un homme politique. M.Goujva a pour sa part déclaré que les organes judiciaires avaient fabriqué son dossier suite à la publication d'un article critique sur le pouvoir ukrainien.
À la mi-juillet, le journal en ligne Vesti a annoncé que les services secrets ukrainiens avaient perquisitionné son bureau dans le centre de Kiev, bloquant le fonctionnement de la rédaction.