Ravitailler les avions en vol: une opération à très haut risque

Le processus de ravitaillement d'un avion en vol a été formulé pour la première fois par l'ingénieur aéronautique russe Prokofiev-Severski en 1917.
Sputnik

Le ravitaillement d'un avion en vol a toujours été considéré comme le summum de la maîtrise des pilotes militaires. En dépit de la présence de dizaines de systèmes d'aide et de capteurs, ce processus nécessite encore aujourd'hui une concentration extrême et un bon travail d'équipe, écrit lundi le site de la chaîne Zvezda.

Le spectacle du ravitaillement de chasseurs en vol est fascinant: sur fond du ravitailleur Il-78, ces immenses appareils ressemblent plutôt à des oisillons nourris tour à tour par leur mère qu'à une arme létale.

Les pilotes reconnaissent que l'arrimage du vaisseau spatial Soyouz avec la Station spatiale internationale (ISS) est bien plus simple qu'un ravitaillement en vol: à une altitude de 5-6 km il faut prendre en compte les rafales de vent et les trous d'air, alors que dans l'espace ne règne que le silence et le calme, brisés par de rares «pschitt» des moteurs de manœuvre.

D'après les pilotes, une seule chose est plus difficile qu'un ravitaillement en vol: un ravitaillement nocturne, dont la complexité est extrême mais constitue une procédure tout à fait routinière pour l'aviation militaire.

Au flux aérien instable s'ajoute la mauvaise visibilité — même les dispositifs d'éclairage supplémentaires sur les avions ne rendent pas le ravitaillement en vol plus facile ou paisible.

Les erreurs dans ces processus sont inadmissibles. Pour ne pas arracher le cône et ne pas provoquer d'incident, les pilotes doivent remplir rigoureusement les ordres du système et de l'opérateur tout en suivant les indications du tableau de bord. A la moindre imprécision, il faut de nouveau chercher à accrocher le cône avec la perche rigide.

L'armée de l'air russe organise régulièrement de tels exercices avec la participation de dizaines d'avions. Juste avant le Nouvel an, 10 équipages de Tu-160, Tu-95MS et Il-78 ont participé à un ravitaillement nocturne à plus de 5 km d'altitude à 600 km/h.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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