Dans ce livre, le Kosovo est présenté comme une «zone aveugle» de l'Europe, et Martin Heipertz explique à Sputnik pourquoi.
«Je parle en conducteur qui ne voit pas ce qui se produit dans une zone aveugle. Cela se rapporte également au Kosovo. C'est ainsi que le problème est perçu tant à l'ouest qu'au centre de l'Europe. C'est une question qui est parfois soulevée pour retomber peu après dans l'oubli. Pourtant, le Kosovo ne doit pas se trouver dans une zone aveugle», a insisté l'interlocuteur de l'agence.
Selon ce dernier, le Kosovo était un projet inviable qui donne l'exemple d'un quasi-État.
«Quand je suis arrivé au Kosovo, la décision [sur la reconnaissance de l'indépendance, ndlr] avait déjà été adoptée. […] Pour moi, la meilleure solution pour le Kosovo aurait été le modèle du Tyrol, à savoir une autonomie. L'autonomie du Kosovo au sein de la Serbie. Or, je ne sais pas si cela aurait été possible, et s'il n'était pas déjà trop tard pour prendre une telle décision», a poursuivi l'Allemand.
Et d'ajouter que le temps était révolu pour revenir sur la décision adoptée en grande partie sous pression des États-Unis sur l'Europe.
«Je pense que l'Europe n'est pas à même de faire preuve de résistance nécessaire car elle manque d'unité intérieure. Il nous faut une alliance politique, soit un consensus politique à l'intérieur de l'Union européenne afin de pouvoir pratiquer une politique extérieure concertée. Et si besoin, pour réaliser cette politique même manu militari», a estimé l'interlocuteur de Sputnik.
Évoquant le «non paper» espagnol sur l'adhésion du Kosovo à l'UE, il a bien recommandé de ne pas mettre sur le même plan l'attitude de Madrid et celle de Bruxelles envers le Kosovo.