Tous, y compris les États-Unis, ont intérêt à ce que cette région soit stable, a constaté le politologue qatari Ali al Hil dans un entretien accordé à Sputnik.
«Doha ne veut pas de guerre dans la région, qu'il s'agisse d'une confrontation directe entre l'Amérique et l'Iran ou par l'intermédiaire d'autres États et forces. Parce que cela engendrerait une multitude de problèmes tant économiques que politiques», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que nombre de sociétés américaines travaillaient dans le secteur de la production gazière qatarie.
«À l'heure actuelle, l'Iran se trouve à peu près dans la même situation que la Corée du Nord. Les Américains estiment que Pyongyang possède des armes nucléaires et thermonucléaires, ainsi que des armes biologiques, encore plus redoutables. Aussi, ont-ils cessé d'appeler à la guerre contre cet État et insistent sur une approche réfléchie au maximum. Séoul et Tokyo partagent l'inquiétude de Washington. Voyant que ce dernier n'entreprend rien, la Corée du Sud et le Japon ont intensifié les négociations avec la Corée du Nord», a poursuivi l'expert.
Il a expliqué que l'Iran n'avait pas encore d'arme nucléaire, mais qu'il pourrait en créer à tout moment.
«Aussi, le Qatar appelle-t-il les États-Unis à se mettre à la table des négociations. Il faut écouter les Iraniens afin de comprendre ce qu'ils veulent. La réussite d'une telle rencontre conférerait une nouvelle évolution à la région», a souligné M. al Hil.
Et d'ajouter que le Qatar voulait évidemment éviter un nouveau regain de tensions dans la région, mais avait aussi et surtout besoin d'une stabilité régionale pour la réussite de la Coupe du Monde de football 2022.
«Si les États-Unis ont pu désamorcer la crise autour de la Corée du Nord, pourquoi ne feraient-ils pas la même chose dans le cas de l'Iran?», a résumé le politologue.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Said al Lawandi, analyste du Centre des études politiques et stratégiques (CEPS) d'Al-Ahram, a rappelé que des liens solides existaient entre Doha et Téhéran, et qu'un contingent militaire iranien était même déployé au Qatar.
«Doha poursuivra ses pressions sur les États-Unis pour sortir l'Iran de son isolement actuel», a conclu M.al Lawandi.