Un certain Ibrahim Alemgalefta, qui ferait partie d'un groupe libyen soupçonné d'avoir perpétré des attentats contre des civils, s'est trouvé pendant deux semaines en Slovaquie, où il a notamment rempli les fonctions d'attaché militaire à l'ambassade de Libye à Bratislava, avant d'être expulsé, relatent les médias locaux.
«C'est une question délicate. Selon la pratique diplomatique, l'ambassade, et dans ce cas précis, l'ambassade libyenne aurait dû notifier au ministère slovaque des Affaires étrangères l'arrivée du diplomate. Il se peut qu'il en ait été ainsi. De son côté, le ministère aurait dû donner son assentiment à l'arrivée de cette personne et lui aurait délivré un visa pour la représentation», a supposé dans un entretien accordé à Sputnik Jalal Suleiman, arabiste slovaque d'origine syrienne.
Et d'indiquer qu'Ibrahim Alemgalefta n'aurait pas pu travailler comme attaché militaire, l'ambassade libyenne ayant supprimé ce poste en 2016.
Par ailleurs, l'interlocuteur de l'agence s'est étonné du fait que les autorités slovaques n'avaient pas arrêté cette personne soupçonnée d'avoir participé à des attaques terroristes contre des populations civiles, et s'étaient limitées à prononcer son expulsion.
Qui plus est, M.Suleiman se dit également étonné par le fait que les autorités slovaques n'ont toujours pas informé l'ambassade libyenne des raisons de l'expulsion du «diplomate».
«Or, on sait que les islamistes qui ont combattu contre Kadhafi et sont soutenus par des anciens prisonniers de Guantanamo, notamment par Abdelhakim Belhadj, font partie du gouvernement de Tripoli, reconnu par la communauté internationale», a rappelé l'expert.
Et d'ajouter que les islamistes s'appliquaient à présent à se faire représenter, y compris à des postes diplomatiques.
Quoi qu'il en soit, l'interlocuteur de Sputnik n'est pas enclin à soutenir la version imposée par les médias.
«On ne sait toujours pas si cette histoire est vraie, la partie slovaque aurait dû être informée concernant cet individu avant même son arrivée et lui interdire l'entrée dans le pays. Je pense que ce qui s'est produit illustre tout simplement le chaos qui règne en matière de coordination entre différents services de sécurité de la Slovaquie, ainsi que le manque de professionnalisme de la diplomatie slovaque», a conclu M.Suleiman.