«Cette nuit a été un tournant»: un soldat syrien raconte l’occupation d’Abou Douhour

C’est le 20 janvier que la nouvelle sur la libération de la base aérienne d’Abou Douhour par les troupes gouvernementales syriennes a été annoncée. Le Front al-Nosra, qui l’avait occupée en 2015, a été repoussé. Dans un commentaire à Sputnik, un soldat syrien partage ses souvenirs de la résistance opposée à l’ennemi et de la nuit de l’occupation.
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«C’est en 2013 que les djihadistes ont commencé à nous attaquer. Puis, ils nous ont assiégés. Cela a duré près d’une année et demie. Ils nous attaquaient de temps en temps, mais à chaque fois on faisait flancher leur offensive», se souvient dans un commentaire à Sputnik un des quelque 400 soldats déployés sur la base aérienne d’Abou Douhour, dans le gouvernorat syrien d’Idlib.

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Les denrées alimentaires et les munitions leur étaient à l’époque larguées par l’aviation. Ceci aidait certes à poursuivre la résistance. Toutefois, les terroristes du Front al-Nosra ont réussi à bombarder leur centre médical, ce qui compliquait les choses. Si une balle rentrait dans un corps, l’équipement nécessaire pour l’en extraire n’était pas disponible.

C’est le 7 janvier 2015 qu’une offensive d’envergure a été lancée contre l’aérodrome. «Les djihadistes avançaient de tous les côtés. Ils sont parvenus à occuper la partie sud de la base. Nous avons décidé de contrattaquer. Les combats opposant les défenseurs de la base et les terroristes ont duré quatre jours», relate le soldat.

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Mais les munitions expiraient. Alors, l’interlocuteur de Sputnik a reçu l’ordre d’aller en chercher. «Notre hélicoptère a réussi à décoller malgré des tirs nourris et nous avons rejoint l’aérodrome de Hama. Toutefois, une tempête de sable nous a empêchés de repartir tout de suite», explique-t-il.

Or, l’intempérie a joué la carte des extrémistes: la tempête de sable compliquait le guidage des missiles Kornet utilisés par les défenseurs de la base.

«Cette nuit a été un tournant. Les terroristes ont réussi à prendre l’aérodrome profitant du mauvais temps. 430 de nos hommes ont été tués ou capturés», témoigne-t-il.

Trois ans plus tard, la base a été arrachée aux extrémistes.

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