Des lois anti-fake news pas si contraignantes qu’on veut bien le penser?

Aux Etats-Unis comme en Europe, des lois sont en préparation pour lutter contre les fakes news. L’année 2017 a été marquée par la diffusion d’un nombre important de fausses nouvelles fabriquées par des médias mainstream. Retour sur celles exposées dans un article très récemment consacré à ce sujet sur dreuz.info.
Sputnik

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Les fakes news, informations fausses mais sciemment diffusées, ont envahi l'espace médiatique, notamment aux États-Unis, dans l'Union européenne, en général, et en France, en particulier. Des lois sont en préparation pour dissuader les medias de ses livrer à ce genre de manipulations. Mais, il est légitime de douter des motivations qui sous-tendent ces initiatives. N'est-on pas en droit de se demander si ces textes législatifs ne seront pas appliqués pour censurer les propos de ceux qui critiquent les pouvoirs en place. Dans l'article « Les formidables Fake News de 2017 qui passeront au travers de toutes les lois anti-Fake News » publié le 13 janvier dernier sur le site d'information francophone dreuz.info, l'auteur cite l'exemple de la loi à laquelle les membres du Congrès américain réfléchissent actuellement, qui serait, selon lui, un simple effet d'annonce et qui n'aurait aucune efficacité une fois adoptée. En effet, il serait très difficile au Congrès de mettre au pas les grands medias mainstream, dont le poids et l'influence sont importants, en sanctionnant la diffusion de fausses informations. l'auteur pense que ces nouvelles dispositions juridiques serviront à réduire au silence ceux dont les opinions ne plaisent pas à une partie de l'establishment de gauche, comme le montre très bien la censure déjà pratiquée, selon lui, sur les réseaux sociaux: Facebook, Tweeter et Google.

Les fakes news les plus marquantes de 2017

La fausse information la plus importante de 2017, écrit le journaliste, est de loin celle diffusée le 8 décembre par CNN sur son site et sur Tweeter sous le titre:

« Exclusif : des e-mails montrent les efforts de Wikileaks pour remettre des documents à l'équipe de campagne de Trump ».

Dans cet article, Wikileaks était accusé d'avoir transmis par e-mail à l'équipe de campagne de Trump des documents qu'il tenait lui-même des autorités russes et qui auraient été compromettants pour la candidate démocrate Hillary Clinton. L'ingérence de Wikileaks dans les élections américaines aurait été ainsi prouvée.

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L'article illustré d'une photo de Donald Trump Jr, présenté comme un des principaux protagonistes de cette affaire, est resté en ligne au moins sept heures, et ce même après que le Washington Post et d'autres publications en aient dénoncé le contenu erroné. CNN a ensuite modifié son texte sans pour autant présenter d'excuses, écrit l'auteur.

Le New York Times a également critiqué cet article de CNN en expliquant que les e-mails envoyés à Donald Trump Jr, l'avaient été non pas avant le vol et la diffusion publique des documents du Comité national démocrate, mais après, c'est-à-dire non le 4 septembre 2016 mais le 14 septembre 2016. Soumise à une campagne négative menée par d'autres grands médias, CNN a tenté de redresser la barre en publiant dans la soirée du 8 décembre l' article « CNN corrige l'histoire sur les e-mails de Wikileaks envoyés à Trump» dans lequel on peut lire: « Le reportage initial de CNN concernant la date d'un e-mail envoyé aux membres de l'équipe de campagne de Donald Trump sur les documents de Wikileaks, qui a été confirmé par deux sources à CNN, était incorrect…Nous avons mis à jour nos informations pour prendre en compte la date exacte et présenter le contexte approprié de l'heure d'envoi et de réception de l'e-mail en question». Le fait le plus étonnant dans cette affaire, explique le jornaliste, est qu'un responsable de la chaîne CNN a déclaré, tout de suite après la publication du correctif, qu'aucune mesure disciplinaire ne serait prise parce que:

« les journalistes ont respecté les normes éditoriales de CNN qui exige la révision et l'approbation du recours à des sources anonymes».

Les autres grands médias américains ne sont pas moins féroces à l'égard du président Trump.

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Lors d'un reportage spécial, Brian Ross, journaliste d'ABC News, a informé ses téléspectateurs qu'après avoir été mis en accusation par le FBI, Michael Flynn, ancien conseiller à la sécurité du président Trump, était prêt à témoigner que le candidat Trump lui avait demandé de contacter les Russes, une accusation très grave dans le contexte de l'enquête sur la prétendue conspiration ourdie par Trump et Moscou pour voler l'élection à Clinton.

A l'instar de la chaîne ABC, MSNBC a rapporté, le 12 janvier,que John Feeley, ambassadeur des Etats-Unis au Panama, avait démissionné après que le Président Trump aurait dit qu'il valait mieux faire venir des immigrés de la Norvège que de « pays de merde » d'Afrique ou d'Amérique latine. Le département d'Etat a confirmé à Fox News que John Feeley avait donné sa lettre de démission le 27 décembre, avant que ne soient rendus publics les commentaires dépréciatifs attribués à Trump, signale l'auteur. Toujours selon lui, cela infirmerait l'hypothèse selon laquelle il aurait démissionné à cause d'eux.

Qu'en est-il des lois anti-fake news en préparation?

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Evoquant le cas de CNN, l'auteur laisserait entendre que les grands medias américains, qui ont des liens avec des membres du Congrès (par exemple, le New York Times ou le Washington Post) ne seront pas concernés par les lois anti-fake news qui, selon lui, ne contiendraient aucune disposition importante. Elles permettraient seulement de censurer et d'infliger des sanctions aux tenants des opinions ne conviennent pas, en particulier, à ceux qui appellent à modérer le discours américain sur la Russie.

En février 2017, un sondage sur les fake News réalisé par l'Emerson College, une université de Boston, a révélé que 49 % des sondés, âgés de plus de 18 ans, font confiance à ce que dit le président Donald Trump, tandis que seulement 39 % d'entre eux estiment que les médias US disent la vérité.

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