Grand remplacement, «Nouvel ordre mondial» qui souhaiterait mettre en place une dictature oligarchique, virus du SIDA créé en laboratoire et testé sur la population africaine, ministère de la santé de mèche avec l'industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins, terroristes djihadistes manipulés par les services secrets occidentaux dans les attentats contre Charlie Hebdo et le magasin Hypercasher en janvier 2015, ou encore la CIA qui serait impliquée dans l'assassinat du président John F. Kennedy. Les théories du complot sont légion, et en plus d'être très populaires, elles semblent trouver un écho particulier chez les Français.
Les thèses conspirationnistes alimentent-elles le populisme?
L'enquête semble confirmer cette hypothèse. Les personnes qui croient à 7 théories et plus ont voté majoritairement pour Marine Le Pen à hauteur de 22%, 16% ont donné leur suffrage à Jean-Luc Mélenchon tandis que 8% seulement de ces complotistes «endurcis» ont voté pour Emmanuel Macron. En outre, sur certaines questions comme l'immigration et plus particulièrement concernant la théorie du grand remplacement — projet politique de remplacement d'une civilisation par une autre organisé délibérément par nos élites politiques, intellectuelles et médiatiques —, les électeurs de Marine Le Pen sont ceux qui y adhérent le plus (77%) contrairement aux électeurs de Benoît Hamon qui sont majoritairement contre cette affirmation (69%).
Une très forte compromission des médias selon les sondés
Phénomène désormais majeur dans la société, une loi anti «fake news» suffira-t-elle afin d'endiguer l'apparition de ces thèses conspirationnistes?
Cette étude a été menée auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, complété par un sur-échantillon de 252 personnes de moins de 35 ans, qui correspond à leur poids dans la population réel au sein de l'échantillon lors du traitement statistique des résultats. Au total, 1.252 personnes ont été interrogées. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 19 au 20 décembre 2017.