Pyongyang dame le pion à Washington: des négociations vont s’engager entre les deux Corées

Le dialogue reprend entre Séoul et Pyongyang, des négociations intergouvernementales étant prévues le 9 janvier dans le village frontalier de Panmunjom, sur la ligne de démarcation entre les deux Corées. La rhétorique agressive de Donald Trump y a sans doute contribué en quelque sorte, a déclaré à Sputnik le politologue russe Guevorg Mirzaïan.
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La politique de la Corée du Sud à l'égard de son voisin du nord commence à diverger manifestement avec celle des États-Unis, de sorte que Séoul n'est plus une marionnette de Washington et ne suit plus aveuglement les ordres américains, a estimé Guevorg Mirzaïan dans un entretien accordé à Sputnik.

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«Séoul déclare officiellement qu'il n'est pas question d'une résolution militaire de la question nord-coréenne tant qu'il reste des espoirs liés à la diplomatie, ce qui va à l'encontre de la position du Président américain Donald Trump», a rappelé l'interlocuteur de l'agence.

Et d'ajouter que la position de Pyongyang à l'égard de Séoul avait également changé.

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«Les Nord-Coréens ne traitent plus Moon Jae-in de "marionnette américaine", mais l'appellent justement "Président", et ce changement d'épithète témoigne explicitement de la volonté effective de Pyongyang de mener sérieusement des négociations avec Séoul», a poursuivi l'analyste.

Il a rappelé que Donald Trump s'attribuait même le mérite de l'actuel «esprit pacifique» de Kim Jong-Un, affirmant notamment que le dialogue en cours entre Séoul et Pyongyang n'était possible que grâce à la fermeté déclarée des États-Unis, prêts à user de toute leur puissance militaire contre la Corée du Nord.

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«La rhétorique agressive de Trump a même davantage effrayé le Sud que le Nord. Les alliés américains en Corée du Sud ont vite compris que l'actuelle aggravation des relations entre Washington et Pyongyang était inédite. […] Et la Corée du Sud pourrait en devenir la principale victime le cas échéant», a constaté M.Mirzaïan.

Et de rappeler que Donald Trump et Moon Jae-in avaient décidé de ne pas organiser d'exercices militaires américano-sud-coréens pendant les Jeux olympiques d'hiver 2018 à Pyeongchang.

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«Cela montre que finalement ce n'est pas Trump, mais Kim Jong-un qui a gagné. Il a réussi à jeter un désaccord entre la Corée du Sud et les États-Unis, en engageant des négociations à ses propres conditions», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.

Rappelons que, selon la position officielle de la Maison-Blanche, les négociations avec la Corée du Nord ne pourraient porter que sur sa totale dénucléarisation.

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Selon l'agence centrale de presse nord-coréenne, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a déclaré que le Nord et le Sud ne devaient pas être ligotés par les événements du passé et qu'il était indispensable d'améliorer les relations bilatérales et de faire une percée en matière de réunification.

Il s'agirait donc non seulement d'une normalisation des relations entre Pyongyang et Séoul, mais aussi d'une réconciliation et d'une réunification de la nation. Pour y parvenir, Kim Jong-un a souligné qu'il était important pour les deux parties de s'efforcer de communiquer et de coopérer.

En outre, la Corée du Sud et la Corée du Nord ne devraient pas selon lui s'adresser à des États tiers afin de régler la crise actuelle, la question constituant une affaire intérieure de la nation coréenne.

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