Le Bitcoin, «une bulle qui finira par éclater»: un économiste américain explique

Le Bitcoin n'est qu'une bulle qui est devenue populaire uniquement grâce au souhait d'un enrichissement rapide et qui va finir par exploser, a affirmé dans le Boston Globe l'économiste américain Jeffrey Sachs.
Sputnik

La plus célèbre des monnaies virtuelles, le Bitcoin, n'est rien d'autre qu'une nouvelle bulle spéculative qui en fin de compte va éclater, a affirmé dans le Boston Globe l'économiste américain Jeffrey Sachs, professeur à l'Université Columbia.

À l'heure actuelle, quelque 16,8 millions de Bitcoins sont en circulation, ce qui équivaut aujourd'hui à plus de 240 milliards de dollars, alors qu'au début de l'année 2017, ce chiffre n'était que de 16 milliards.

«Il est difficile de voir la hausse du prix du Bitcoin autrement que comme une bulle qui va finir par éclater», a-t-il affirmé.

Toujours d'après Jeffrey Sachs, la hausse fantastique enregistrée l'année dernière par cette cryptomonnaie n'a aucun fondement réel. Son prix de marché n'est défini que par la confiance de la population qui croit que le bitcoin vaut quelque chose, a-t-il ajouté.

Le Bitcoin repart à la hausse après sa chute de Nouvel An
Les partisans du Bitcoin affirment que celui-ci est meilleur que le dollar puisqu'il garantit l'anonymat et la protection contre une politique monétaire erronée, car la génération de nouveaux Bitcoins est définie par un algorithme et non par la Banque centrale, a poursuivi Jeffrey Sachs.

Toutefois, ils oublient que les devises nationales sont un moyen de paiement légal qui sert à régler les impôts et rembourser les dettes. Aucun pays ne permet et ne permettra sans doute jamais de payer les impôts en Bitcoins. En effet, une telle mesure torpillera le seigneuriage (l'avantage financier direct qui découle, pour l'émetteur, de l'émission d'une monnaie) et réduira le contrôle de la circulation monétaire.

Les montagnes russes du Bitcoin: à quoi le crypto-univers doit-il s’attendre en 2018?
Pour ce qui est du caractère anonyme du Bitcoin, cette qualité risque de devenir en pratique une faiblesse. Tous les pays souhaitent contrôler les flux financiers, ce qui est indispensable pour lutter contre les crimes économiques, l'évasion fiscale et le terrorisme. Cela étant, ils n'abandonneront jamais volontairement cette opportunité. Certains pays ayant déjà pris ou prenant des mesures pour régler la circulation des cryptomonnaies, le bitcoin risque un jour de dégringoler, bien qu'il soit difficile de prévoir le jour exact.

La raison la plus probable de la popularité que vit aujourd'hui le Bitcoin est le souhait des gens de s'enrichir rapidement, ce qui a plus d'une fois conduit à de tristes conséquences, a conclu Jeffrey Sachs.

Le Bitcoin est la plus importante et la plus chère monnaie électronique décentralisée, avec une capitalisation de quelque 254 milliards de dollars. Lancé le 3 janvier 2009, il a connu un violent effondrement pendant la période des fêtes de fin d'année, mais s'échangeait déjà à plus de 15.000 dollars ce mercredi 3 janvier au matin.

Discuter