65 ans d’indépendance du Burkina Faso: réarmement, transformation locale et rupture néocoloniale, selon un expert

65 ans d’indépendance du Burkina Faso: réarmement, transformation locale et rupture néocoloniale, selon un expert
Contacté par Sputnik Afrique, Iba Karim, ex-parlementaire burkinabè et docteur en économie, débriefe la dernière allocution d'Ibrahim Traoré et les grandes réalisations du pays:
Le Burkina Faso a fortement renforcé son armée en achetant du matériel lourd, en créant de nouvelles unités spécialisées (brigades d’intervention rapide, brigades de combat, groupes ultra-mobiles) et en modernisant constamment ses équipements: "cela témoigne de l'avancée d'une technologie de l'armée et d'un constant réarmement".
Au lieu d’exporter les matières premières brutes, le pays les transforme sur place pour créer plus de valeur ajoutée, des emplois et augmenter les richesses du pays. Par ailleurs, l’État améliore les services publics, surtout la santé, pour que la population ait un meilleur accès aux soins et aux services essentiels, "renforçant ainsi la résilience sociale".
"Le Président affirme que le pays est aujourd'hui une vitrine. C'est juste parce que le Burkina Faso mène simultanément une lutte militaire, une révolution sociopolitique et une refondation, une refonte de l'économie", indique l'expert notant "une rupture avec certaines approches traditionnelles que nous avons connues lors de la colonisation et pendant la néocolonisation".
Pour lui, la célébration du 65e anniversaire de l'indépendance est un "moment de réaffirmation d'identité nationale, de fierté aussi et de solidarité. C'est une occasion de se remémorer le chemin parcouru par le pays vers l'autodétermination, malgré les défis sécuritaires et socio-économiques".
Iba Karim salue par ailleurs la coopération russo-burkinabè, vue comme plus équilibrée et gagnant-gagnant. "L'objectif reste que ces partenaires ne compromettent pas l'autonomie des Burkinabè, mais servent de catalyseur technique et financier à la production locale", dit-il.
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