- Sputnik Afrique, 1920
Afrique en marche
Et si l'Afrique prenait son envol dans le contexte du monde multipolaire naissant? C’est à ce débat que L’Afrique en marche aimerait prendre part.

"La fameuse dépendance d’Alger en matière de lait au marché français est une fausse information"

"La fameuse dépendance d’Alger en matière de lait au marché français est une fausse information"
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Dans cet épisode de L’Afrique en marche, Ferhat Aït Ali Braham, ex-ministre algérien de l’Industrie, analyse les enjeux, les moyens et les résultats de la politique agricole et agroalimentaire algérienne visant à arriver à la sécurité alimentaire. Selon lui, au-delà des résultats positifs, des réformes sont nécessaires dans plusieurs filières.
"Durant les années 1990, l’Algérie était complétement endettée sous l’emprise du FMI et se trouvait de fait tributaire des marchés céréaliers les plus proches et qui pouvaient plus ou moins assurer une souplesse dans le paiement des cargaisons, notamment le marché français", affirme à Radio Sputnik Afrique l’économiste et ex-ministre algérien de l’Industrie Ferhat Aït Ali Braham. Cependant, "dès que le pays n’était plus otage du FMI, qui rappelons-le est une institution internationale sous contrôle et occidental à partir de 2007-2008, il a été question pour le gouvernement algérien de commencer à diversifier les partenaires et non pas de changer de fournisseur dans le but de réduire la dépendance à l’égard d’une seule source et d’avoir la main sur le marché national de blé tendre, étant donné que cette denrée est devenue un enjeu de sécurité nationale. C’est dans ce cadre que la Russie et l’Ukraine, à titre d’exemples, ont commencé à avoir des parts de marché en Algérie".
Par ailleurs, Ferhat Aït Ali indique que "malheureusement, la filière laitière a été tout autant déstabilisée que celle du blé tendre avec justement les subventions sur le lait cru destiné à large consommation. Automatiquement, ceci crée une surconsommation en lait cru et en produits laitiers dont les élevages bovins ne peuvent pas subvenir aux besoins de la consommation nationale à cause notamment du stress hydrique qui frappe les steppes du Nord de l’Algérie réduisant les zones de pâturage. Sur une consommation globale à peu près de 4 milliards et demi de litres, l'État ne subventionne que l'équivalent d'un milliard et demi à deux milliards de litres. Donc l'autre partie, elle est locale, elle subventionnée à la production, mais pas à la consommation. La partie produite localement est supérieure à la partie importée, mais elle n'arrive pas au client de manière organisée, plus ou moins industrielle".
Dans le même sens, l’ex-ministre algérien de l’Industrie affirme que "la fameuse dépendance de l’Algérie en matière de lait au marché français est une fausse information que les journalistes des deux rives se plaisent de recycler de manière cyclique à chaque fois qu'il y a des tensions politiques ou diplomatiques entre les deux pays. La France est un fournisseur parmi d'autres et ça ne date pas d'aujourd'hui".
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