Face à la politique de répression occidentale en Afrique, Moscou offre son aide

© SputnikValentina Matvienko accorde une interview à Sputnik en Éthiopie
Valentina Matvienko accorde une interview à Sputnik en Éthiopie - Sputnik Afrique, 1920, 19.02.2025
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L’Occident poursuit sa politique de répression sans tenir compte des intérêts d'autres pays, y compris en Afrique. Mais les efforts conjoints des parlements russe et africains peuvent rapprocher l'arrivée du monde multipolaire où l'Afrique sera l'un des piliers, a déclaré à Sputnik Valentina Matvienko, présidente du Sénat russe.
La Russie est prête à collaborer avec tous les pays qui le souhaitent en vue d'empêcher l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures des États souverains, notamment en Afrique où l'Occident cherche à imposer sa volonté, a déclaré ce mercredi 19 février Valentina Matvienko, présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), accordant la toute première interview au nouveau bureau de Sputnik Afrique en Éthiopie.
"L’Occident poursuit sa politique de répression, de soumission à sa volonté, il la poursuit avec dureté, en ne tenant compte que de ses propres intérêts, sans égard aux droits souverains d'autres États", a indiqué Mme Matvienko à Dmitri Kisselev, directeur général du groupe de médias Rossiya Segodnya, dont fait partie Sputnik.
En Russie, le parlement a élaboré une législation très compétente pour surveiller les actions des structures financées par l'USAID et d'autres structures étrangères, a expliqué Mme Matvienko.
"Nous, l'Assemblée fédérale, avons élaboré, nous n'avons pas interdit ces structures, nous les avons simplement soumis à un contrôle: de qui et combien de fonds elles reçoivent à quelles fins. Et immédiatement, le nombre de telles structures a fortement diminué", précise-t-elle.
Moscou est donc prêt à partager cette expérience "de répression de ce type d’activité et d’ingérence dans les affaires souveraines de l’État" avec les parlements d'autres pays qui ont déjà adopté des lois similaires.

L'Afrique, l'un des piliers du monde multipolaire

Le monde évolue activement vers une structure multipolaire, un monde plus juste qui prendra en compte les intérêts des peuples africains, a rappelé la sénatrice.
"L’Afrique sera et est déjà l’un de ces piliers importants de ce monde multipolaire", a-t-elle estimé.
Le continent africain dispose d’un potentiel énorme, d’énormes ressources minérales, fossiles. Et surtout, ce sont "des États éveillés qui ont pris conscience de leur indépendance, qui ont payé un prix élevé pour cette indépendance, et personne ne les détournera de cette voie", selon elle.

L'Afrique pourrait devenir un pôle de lutte contre le fascisme

De nombreux pays africains, y compris l'Éthiopie, pays qui a été le premier à être envahi par l'Italie fasciste et le premier à se débarrasser du fascisme, ont appuyé le projet de résolution contre la glorification du nazisme proposée par la Russie et d'autres États à l'Assemblée générale de l'Onu.
Ce n'est pas fortuit, selon Mme Matvienko.
"Au niveau génétique, après tout ce que les pays africains ont vécu pendant les années de colonisation, ils ont un rejet de toute idéologie qui discrimine telle ou telle nation, contre le génocide, et ce n’est donc pas un hasard s’ils sont des antifascistes convaincus", a indiqué la sénatrice.

Crimes de l'Occident en Afrique

Après tous les crimes commis les pays occidentaux en Afrique, la question même de savoir si l'Occident a perdu l'Afrique n'est pas correcte. L'Occident "n'a aucun droit spécial" à ce continent, note la sénatrice.
"Il importe que les Africains eux-mêmes ne perdent pas l’Afrique, qu’ils continuent à définir de manière indépendante leur voie de développement […] qu’ils préservent leur souveraineté. Et c’est précisément ce qui se passe, car ils ont payé un prix très élevé pour leur libération", a-t-elle déclaré.
L’Occident se repent parfois, "mais en paroles et non en actes", mais cela doit être un "repentir actif".
"Il ne veut pas être tenu responsable des graves crimes commis pendant les années de colonialisme, lorsqu'il a pompé des ressources, utilisé le travail d'esclaves, exporté des biens culturels et historiques. C'étaient de véritables crimes", a-t-elle martelé.
Selon elle, "les pays africains devraient exiger un "repentir actif" et une compensation "pour tout le chagrin, tous les ennuis, que ces pays ont commis".

Bureau de Sputnik en Afrique, une nouvelle page

Mme Matvienko a remercié l'agence d'information Sputnik pour l'ouverture d'un bureau en Éthiopie. Fait symbolique, la cérémonie s'est tenue 127 ans et 2 jours après l'établissement des relations diplomatiques russo-éthiopiennes.
"C'est un projet très important, très nécessaire. Aujourd’hui, nous ouvrons réellement une nouvelle page, non seulement dans la coopération russo-éthiopienne, mais aussi dans la coopération russo-africaine, car vous avez raison de dire que les Africains ont besoin d’informations objectives", a conclu la sénatrice.
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