- Sputnik Afrique, 1920
Afrique en marche
Et si l'Afrique prenait son envol dans le contexte du monde multipolaire naissant? C’est à ce débat que L’Afrique en marche aimerait prendre part.

"Le français est en recul dans tous les pays africains, notamment auprès des jeunes générations"

"Le français est en recul dans tous les pays africains, notamment auprès des jeunes générations"
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Dans cet épisode de L’Afrique en marche, Ryma Rouibi, enseignante-chercheuse à l’École nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information d'Alger, explique les vrais enjeux de la proposition de loi des députés algériens visant à interdire l'utilisation du français dans les documents officiels du pays.
"Tout État-Nation a comme pilier central de son existence et de sa pérennité le principe fondamental de souveraineté nationale dans toutes ses dimensions : politique, territoriale, économique, financière et monétaire mais aussi culturelle, scientifique et technologique et enfin donc forcément linguistique", affirme à Radio Sputnik Afrique Ryma Rouibi, enseignante-chercheuse à l’École nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information d'Alger. "Au-delà du contexte diplomatique tendu et délétère dans les relations algéro-françaises, certainement exploité par le groupe de députés algériens ayant déposé la proposition de loi visant à interdire la langue française dans les documents officiels de l’État algérien, notamment la publication du Journal officiel des accords internationaux, il est tout à fait faux et réducteur de lier cette proposition de loi uniquement à ce contexte", ajoute-t-elle.
Et d’expliquer : "La loi de 1964, ayant permis l’utilisation du français dans l’administration algérienne, avait comme vocation quant à sa durée d’application d’être limitée dans le temps. La raison tient au fait qu’au lendemain de l’indépendance nationale survenue en juillet 1962, la majorité de la société algérienne était francophone et il fallait du temps pour former les nouvelles générations en langue nationale. En ce moment la situation a grandement changé aussi bien en termes d’éducation en langue arabe à tous les niveaux que de l’usage de cette langue dans la société et de plus en plus dans les administrations. Il faut bien rappeler à ce titre que la constitution algérienne consacre la l’arabe et le tamazight comme les seules langues nationales et officielles de l’État algérien. Il est tout à fait intéressant et prometteur de voir que beaucoup de pays africains sont sur la même voie pour reconquérir leur souveraineté culturelle et linguistique".
Dans le même sens, Ryma Rouibi souligne qu’il est indéniable que "le français est en recul dans tous les pays africains, notamment auprès des jeunes générations étudiantes, qui n’y voient pas d’intérêt à apprendre cette langue qui plus est la langue du colonisateur et un des piliers de sa présence néocoloniale en Afrique, notamment via l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). En effet, dans le contexte du recul du français dans le domaine de la science, de la technologie et de la publication scientifique, la majorité des étudiants choisissent actuellement d’autres langues, dont notamment l’anglais, considéré comme une langue qui offre beaucoup plus de visibilité et d’opportunités d’emploi et d’études à l’étranger".
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