Les petits engins spatiaux vont mener le bal d'ici cinq ans, affirme un chercheur russe
19:08 02.01.2025 (Mis à jour: 21:38 02.01.2025)
© Photo Olga MerzlyakovaUne horloge spatiale à l'Institut de mathématiques appliquées Keldych de Moscou (archive photo)
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Les prochaines années verront l'époque d'épanouissement des engins spatiaux de petite taille, de type CubeSat, qui accompliront des missions interplanétaires par essaims, a déclaré à Sputnik Mikhail Ovtchinnikov, chercheur à l'Institut russe de mathématiques appliquées Keldych.
Les engins spatiaux de petite taille comme les CubeSat ont été développés dans les années 1990 mais trouveront sans doute leur apogée d'ici 2030, a déclaré à Sputnik Mikhail Ovtchinnikov, de l'Institut de mathématiques appliquées Keldych de Moscou.
"Cette décennie sera celle où les petits engins spatiaux pourront être plus largement utilisés dans les missions interplanétaires et la prochaine décennie sera marquée par l'avènement d'essaims d'engins spatiaux interplanétaires", a indiqué M.Ovtchinnikov.
Selon lui, le gros avantage des petits engins spatiaux est qu'ils sont relativement peu coûteux. "La mission Capstone Cubesat 12U sur la Lune en 2023 n'a coûté que 30 millions de dollars", rappelle-t-il. De plus, il n'est pas nécessaire de se limiter à un seul appareil: de tels satellites peuvent être lancés en groupe, pour des raisons de fiabilité. "Si l'un tombe en panne en cours de route, un autre continuera vers la planète de destination", explique le chercheur.
"Si un essaim d'appareils vole dans l'espace, c'est lui qui accomplira la mission. Si l'un des engins tombe en panne, les pertes financières seront minimes et cela n'affectera pas le succès de la mission. Retirer de l'orbite un satellite en panne ne coûtera pas cher, et un appareil amélioré envoyé depuis la Terre le remplacera dans l'essaim. La technologie évolue rapidement et une telle mise à jour de l'essaim ne fera que profiter à la mission. Ainsi, le groupe de satellites sera constamment mis à jour et résoudra ses problèmes avec une plus grande efficacité", poursuit M.Ovtchinnikov.
Exploration de Mars et de la Lune
Les petites engins spatiaux pourraient aider à explorer l'atmosphère de Mars, souligne le chercheur.
"Si nous voulons étudier la composition de l'atmosphère martiale, nous devons la radiographier. Vous pouvez placer deux petits satellites sur des orbites différentes, et ces appareils, interagissant à certaines distances, résoudront ce problème. La même plateforme peut être utilisée pour des missions cislunaires. Une autre piste intéressante est la symbiose de petits et grands vaisseaux spatiaux", explique-t-il.
En 2018, deux CubeSat américains 6U ont d'ailleurs été lancés vers Mars, mais ont dû rester à proximité du vaisseau interplanétaire InSight, pour des raisons d'économie d'énergie, rappelle Mikhail Ovchinnikov. Le manque de moteur de puissance requise, associée à une faible masse, sont en effet un frein au vol interplanétaire des CubeSat.
Étude des astéroïdes
Les CubeSat peuvent aussi jouer un rôle dans l'étude des astéroïdes, selon l'expert.
"Ils peuvent voler à proximité d'un astéroïde ou atterrir. Se poser sur des astéroïdes, contrairement aux atterrissages sur des planètes lointaines, n'est pas un gros problème: vous n'avez pas besoin d'avoir un moteur avec une grande quantité de carburant, comme dans le cas de Mars", note le chercheur.