Libération de Julian Assange: une longue saga judiciaire

© SputnikUne manifestation en soutien à Julian Assange se tient à Paris, le 7 septembre 2020
Une manifestation en soutien à Julian Assange se tient à Paris, le 7 septembre 2020 - Sputnik Afrique, 1920, 25.06.2024
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Le fondateur de WikiLeaks a accepté de plaider coupable, il est désormais poursuivi pour "complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale". Julian Assange devrait ainsi être condamné à 62 mois de prison, déjà purgés en détention à Londres, ce qui lui permettrait de regagner libre son Australie natale.
Sorti d’une prison britannique, le lanceur d'alerte australien et fondateur de WikiLeaks Julian Assange devrait retrouver la liberté le 26 juin. Pour cela, cet informaticien âgé de 52 ans doit comparaître le 26 juin devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique.
️Le fondateur de WikiLeaks a accepté de plaider coupable, il est désormais poursuivi pour un seul chef ("complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale"). Julian Assange devrait ainsi être condamné à 62 mois de prison, déjà purgés en détention provisoire à Londres, ce qui lui permettrait de regagner libre son Australie natale.
À cette occasion, Sputnik Afrique retrace les étapes clés de sa bataille judiciaire.

Naissance de WikiLeaks

Julian Assange fonde en 2006 le site Internet WikiLeaks pour permettre à des lanceurs d’alerte de transmettre des documents de façon sécurisée et les dévoiler au grand jour.
Le site devient largement connu en 2010, après la publication de documents des Départements d'État et de la Défense américains, notamment de la correspondance diplomatique et d'informations sur les opérations militaires en Irak et en Afghanistan. Plus tard, WikiLeaks publie des milliers de documents secrets, par exemple, des informations sur les conversations téléphoniques des dirigeants de plusieurs pays mises sur écoute par la National Security Agency (NSA) des États-Unis.
En 2010, une enquête a été ouverte aux États-Unis contre l’informaticien, soupçonné d'avoir violé la loi sur l'espionnage de 1917.
Afin de garantir la confidentialité des lanceurs d'alerte et des éditeurs de WikiLeaks, Julian Assange localise le serveur du site en Suède, la législation de ce pays protégeant l'anonymat des utilisateurs.

Des poursuites judiciaires

En Suède, fin 2010, Julian Assange est visé par des accusations d’agression sexuelle et de viol, portées par deux femmes. Le pays émet un mandat d’arrêt international afin de l’interroger.
Malgré l’ordre de ne pas quitter le pays, craignant d’être extradé vers les États-Unis, l’homme part pour Londres.
En 2012, le fondateur de WikiLeaks se réfugie à l'ambassade d'Équateur à Londres, où il demande l'asile politique. Il y reste, confiné dans une petite pièce, dont il ne sort jamais, près de sept ans.
Pendant ce temps, WikiLeaks poursuit son activité: l’organisation s’implique notamment, en 2013, dans la cavale du lanceur d’alerte Edward Snowden, et continue à publier des documents.
En 2019 l’enquête contre Julian Assange en Suède a été abandonnée en raison du délai de prescription.

Case prison

En avril 2019, le Président équatorien Lenin Moreno le prive de son droit à l'asile politique. Le lanceur d’alerte est immédiatement arrêté par la police britannique.
Le 1er mai 2019, un tribunal londonien le condamne à 50 semaines d’emprisonnement. Julian Assange est envoyé à la prison de haute sécurité de Belmarsh. Sa peine a expiré le 22 septembre 2019, mais par une décision judiciaire spéciale, l'Australien s'est vu refuser sa libération en attendant l'issue de l'affaire concernant son extradition vers les États-Unis.

Les accusations américaines

Les États-Unis rendent alors publiques plusieurs inculpations, dont la plus grave pour espionnage et réclament son extradition.
La justice américaine l’accuse d'avoir conspiré avec le soldat américain Bradley Manning (condamné à 35 ans de prison en 2013, gracié en 2017. En 2014, il change de sexe et devient Chelsea Manning) pour obtenir et diffuser des informations classifiées du Pentagone.
Cette accusation a été portée contre Julian Assange par contumace en mars 2018, mais n'a été rendue publique qu’en avril 2019. En mai de cette même année, le ministère américain de la Justice porte 17 autres accusations contre le fondateur de Wikileaks.
Les audiences sur la demande américaine d’extradition d’Assange ont commencé le 24 février 2020.
À partir de février 2020, s’ensuit une longue série d’audiences, au cours desquelles la justice britannique doit décider si les faits sont suffisamment graves pour justifier l’extradition de Julian Assange, et si celle-ci ne représente pas un danger pour sa santé. Un premier refus d’extradition est prononcé en janvier 2021, pour raisons médicales. En mars 2024, la justice britannique donne son feu vert.
Le 20 mai 2024, la Haute Cour d'Angleterre et du Pays de Galles à Londres l'autorise à contester la décision sur l’extradition vers les États-Unis.
Alors qu’une énième audience devait se tenir, le 9 juillet, sur la question de l’extradition, des documents judiciaires, dévoilés le 25 juin, révèlent qu’un accord a finalement été conclu avec la justice américaine.
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