Les critiques US sur les liens entre Prétoria et Moscou relèvent d'une forme de colonisation

© AP Photo / Sergei FadeyechevLe président russe Vladimir Poutine et le président sud-africain Cyril Ramaphosa
Le président russe Vladimir Poutine et le président sud-africain Cyril Ramaphosa  - Sputnik Afrique, 1920, 22.04.2024
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Washington tape sur les doigts de l'Afrique du Sud ou d'autres pays africains qui veulent nouer des partenariats avec la Russie ou la Chine. Carolina Vasconcelos, du Centre d'évaluation de la conjoncture brésilien, a ainsi commenté l'intention des États-Unis de revoir ses relations avec Pretoria qui renforce ses liens avec Moscou et Pékin.
Les États-Unis sont prêts à s'ingérer dans les affaires diplomatiques de l'Afrique du Sud, pour empêcher un rapprochement avec la Russie, explique à Sputnik Afrique Carolina Vasconcelos, spécialiste de l'Afrique subsaharienne au Centre d'évaluation de la conjoncture (NAC) de Rio de Janeiro.
"La prépondérance de la Russie dans plusieurs pays, sur les plans économique, militaire, politique et intellectuel,influence directement les États-Unis. Ces derniers envisagent des lois pour empêcher l'extension de ces partenariats, qu'ils considèrent comme mauvais et contraires aux intérêts américains", déclare-t-elle.
Washington pourrait aussi appliquer la même stratégie avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ajoute l'experte.

Renégocier les relations sur fond de divergences

Début février, un projet de loi avait été présenté par les législateurs américains, visant à revoir les relations bilatérales entre Washington et Pretoria, sur fond de divergences géopolitiques entre les deux pays.
Les États-Unis critiquent notamment le refus de l'Afrique du Sud de soutenir la position occidentale sur le conflit en Ukraine et craignent son rapprochement avec la Russie, la Chine et d'autres pays non occidentaux. Un positionnement qui pourrait "porter atteinte à la sécurité nationale ou aux intérêts de la politique étrangère des États-Unis", selon le projet de loi.
Les États-Unis font également pression sur les pays africains à travers l'African Growth and Opportunity (AGOA), loi américaine censée favoriser les opportunités de commerce. Washington a déjà rayé plusieurs États sous prétexte qu'ils n'étaient pas "assez démocratiques", rappelle souligne Carolina Vasconcelos. "Un euphémisme pour dire: ils ne font pas ce que je veux", ironise l'experte.
Le Gabon, le Niger, l’Ouganda et la Centrafrique ont notamment été exclus de l'AGOA le 1er janvier 2024.
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