Tunis dit vouloir relancer les liens avec la Russie
© Sputnik . Sergey Guneev / Accéder à la base multimédiaRussian Foreign Minister Sergey Lavrov and Tunisian Foreign Minister Nabil Ammar, left, arrive for a meeting, in Moscow, Russia, on Tuesday, September 26, 2023.
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Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est ce 20 décembre à Tunis où il rencontre son homologue tunisien. La veille du rendez-vous, Nabil Ammar avait accordé une interview à Sputnik.
Le ministre s’est exprimé sur plusieurs sujets, dont la coopération bilatérale, le conflit à Gaza, la politique migratoire et l’achat de céréales.
Relation entre Moscou et Tunis: restaurer les liens solides
La Russie reste un des principaux partenaires de la Tunisie, a indiqué le chef de la diplomatie. Il a confirmé que son pays était ouvert dans tous les domaines et qu’il fallait juste que les deux parties y trouvent des avantages.
"Nous avons eu d’excellentes relations avec l’URSS. Nous souhaitons revenir à ce niveau de coopération […]. Nous allons coopérer dans le secteur agricole et céréalier, l’achat de céréales russes est également possible", a souligné Nabil Ammar.
Il a tenu à préciser qu’il s’était rendu en Russie à deux reprises ces derniers temps et que Tunis était très heureux d’accueillir Sergueï Lavrov.
Quant aux contacts au plus haut niveau, le ministre a révélé qu’une invitation à visiter la Tunisie avait été envoyée à Vladimir Poutine et que son pays serait ravi si elle était acceptée. De son côté, le chef de l’État tunisien n’a pas d’objections pour se rendre en Russie, a déclaré le chef de la diplomatie.
Se joindre aux BRICS: "Tout est possible"
En ce qui concerne la relation avec les BRICS, le ministre n’exclut pas une éventuelle adhésion au groupe, même si aucun pourparlers n’ont été menés et que le pays n’a déposé aucune demande d’adhésion.
Cependant, le haut responsable a fait valoir que Tunis entretenait d’excellentes relations avec tous les pays qui font partie des BRICS.
Crise migratoire
Parmi les sujets qui sont d’actualité pour la République, celle de la migration illégale attire beaucoup d’attentions. Le pays fait l’objet de critiques pour sa gestion du flux de migrants se dirigeant vers l’Europe. Selon M.Ammar, certains partenaires profitent de la situation pour imposer des contraintes.
"[La migration] est l'un des points de pression que certains partenaires tentent d'exercer pour que la Tunisie reste sous pression et se soumette à des diktats de différentes manières. Cela se fait par le biais des médias et d'autres moyens. La Tunisie prône la coopération positive et le respect des droits des personnes qui ont dû recourir à la migration illégale et que nous considérons comme des victimes des bandes de passeurs", a déclaré le chef de la diplomatie.
Il a indiqué que le problème de l’arrivée de migrants doit être résolu ensemble par tous les pays concernés.
Conflit israélo-palestinien: solidarité avec les habitants de Gaza
Les Tunisiens sont aux côtés du peuple palestinien opprimé et les autorités dénoncent par tous les moyens cette situation, a affirmé le ministre.
"Les Palestiniens ont été chassés de leurs terres, ils ont été tués, privés d’abri. Ces meurtres n'ont aucun motif, aucune justification. Nous sommes profondément attristés par le fait que les grandes puissances soutiennent cette agression. C'est très étrange. C'est du colonialisme", a tranché Nabil Ammar.
Il a ajouté que la situation dans la bande de Gaza mine la crédibilité de toutes les institutions internationales dans le monde et doit être discutée lors de la visite de Sergueï Lavrov.