Gasoil: le Niger fait ami-ami avec trois pays africains

© Sputnik . Natalia SeliverstovaUne voiture à la station-service.
Une voiture à la station-service. - Sputnik Afrique, 1920, 18.10.2023
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Le Niger a autorisé le Mali, le Togo et le Burkina Faso à puiser dans un stock de 10.000 mètres cubes de gasoil. Un geste amical, alors que les liens se sont resserrés entre ces États et que les prix du carburant flambent dans certains pays d’Afrique.
Main tendue. Le Niger a mis à la disposition du Togo, du Mali et du Burkina Faso des réserves de 10.000 mètres de gasoil, a annoncé le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie dans un communiqué. Ces stocks sont fournis "à titre onéreux" et pourront faire l’objet de contrats de vente, en octobre, novembre et décembre.
Une décision qui symbolise le rapprochement entre les trois pays, après la crise qui a secoué le Niger. Le Mali et le Burkina Faso s’étaient notament fermement opposés à une intervention armée de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) après la mise sur la touche du Président Mohamed Bazoum, en juillet. Ouagadougou et Bamako avaient déclaré qu’une telle opération serait perçue comme une "déclaration de guerre" commune à leur encontre.
Le Togo a pour sa part soutenu l’initiative de l’Onu visant à faciliter l’accès à l’aide humanitaire du Niger, alors que le pays est durement frappé par les sanctions économiques de la CEDEAO.

Si chers carburants

L’offre du Niger à ses partenaires intervient dans un contexte tendu sur le marché des carburants, dans la région comme dans une grande partie de l’Afrique. Le Togo a en particulier été touché par des pénuries en septembre, les files d’attente s’allongeant devant les stations-essence de Lomé, la capitale. Le voisin ghanéen avait même dû fermer temporairement le poste-frontière d’Aflao pour limiter l’afflux d’automobilistes partis à la recherche de carburant, comme le rapportait l'agence de presse ghanéenne (GNA).
La situation pourrait encore empirer, sous l’effet du conflit israélo-palestinien, qui a déjà fait frémir à la hausse les marchés pétroliers. La plupart des centrales électriques marchent aux hydrocarbures au Mali et les hausses des prix entraînent des arrêts, qui impactent les petits métiers, comme l’expliquait récemment à Sputnik Bintou Camara, ministre malienne de l’Énergie.
Dans la région, la crise du carburant a aussi percuté de plein fouet le géant nigérian, ces derniers mois. Le pays avait sorti un chèque de 9,7 milliards de dollars en 2022 pour subventionner l’essence. Ces aides avaient finalement été supprimées en mai, faisant de nouveau flamber les prix. Les autorités ont même dû revoir leur mode de calcul de l’inflation, à cause de la volatilité du marché.
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