L’escalade au Proche-Orient s’explique par ces deux raisons, selon un chercheur israélien

© AP Photo / Hatem MoussaDes roquettes sont lancées par des militants palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël, à Gaza, le samedi 7 octobre 2023.
Des roquettes sont lancées par des militants palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël, à Gaza, le samedi 7 octobre 2023.  - Sputnik Afrique, 1920, 07.10.2023
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L’aggravation actuelle du conflit israélo-palestinien se produit sur fond d’amélioration des rapports entre Israël et l’Arabie saoudite, ainsi que de "crise politique intérieure en Israël", estime auprès de Sputnik Kobi Michael, chercheur et ex-diplomate israélien.
Le mouvement palestinien Hamas a lancé ce 7 octobre son opération Déluge d’Al-Aqsa contre Israël pour deux raisons, dont la première est l’amélioration des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, a déclaré à Sputnik Kobi Michael, chercheur principal à l'Institut d'études sur la sécurité nationale de l'Université de Tel Aviv et ancien directeur général adjoint et chef du bureau palestinien au ministère israélien des Affaires stratégiques.
"La première raison est tout le processus de normalisation auquel nous assistons avec l’Arabie saoudite. Et c’est quelque chose que les Iraniens n’aiment vraiment pas et que le Hamas n’aime vraiment pas. Et ils font tout leur possible pour déstabiliser la situation, pour embarrasser les Saoudiens afin de les empêcher de faire une quelconque avancée dans ce processus", a indiqué M.Michael.
L’autre raison de cette offensive massive menée par la branche militaire du Hamas est "une sorte de perception erronée qui s’explique par la crise politique intérieure en Israël"
"Je pense que le Hamas […] croit qu'Israël ne sera pas en mesure et qu’il n’est pas disposé à riposter, que le gouvernement israélien est très occupé par tous ses problèmes intérieurs", poursuit le chercheur.
À son avis, Israël, qui est "en guerre avec le Hamas au moins depuis 2018 et surtout depuis un an et demi", devait "maintenir la paix à tout prix" mais a échoué, ayant raté cette opportunité en 2022.
Selon le chercheur israélien, l’escalade actuelle signifie un échec important du paradigme politique israélien qui a conduit à un grand nombre de victimes.

Quelle chance pour un règlement négocié de la crise?

Le professeur Michael estime qu’aucune des parties en conflit n'est actuellement prête au dialogue:
"Si quelqu'un pense que nous sommes capables de négocier ou que le Hamas est capable de faire des compromis pour parvenir à un consensus pragmatique, alors, je pense, tout le monde comprend maintenant que c'est une erreur, il n’y a pas de cette possibilité".
Il assure pourtant que son pays est "assez fort pour changer la donne" en mobilisant "toutes ses capacités militaires" et en profitant de la position incertaine du Hamas sur le plan diplomatique et militaire. Et la situation du Hamas devrait s’affaiblir davantage après l’escalade, a estimé M.Michael.
"Cela pourrait être l’occasion pour la région de remodeler l’architecture régionale. Cette fois sans la puissance destructrice du Hamas", a conclu M.Michael.
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