Le Burkina Faso évoque des commandes d’équipements militaires russes en cours
09:30 19.08.2023 (Mis à jour: 10:33 19.08.2023)
© SputnikKassoum Coulibaly lors de son interview exclusive à Sputnik Afrique
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Loin d’être dans une logique d’effet de mode, le Burkina a commandé des équipements militaires russes en fonction des réalités sur le terrain pour la véritable sécurité et la lutte contre le terrorisme, a fait savoir à Sputnik Afrique le ministre burkinabé de la Défense Kassoum Coulibaly.
Impressionné par "une avancée significative en matière d'équipement militaire" en Russie, le Burkina Faso a passé des commandes à Moscou pour garantir la sécurité de son territoire et mener à bien sa lutte contre le terrorisme, a déclaré le colonel Kassoum Coulibaly, ministre burkinabé de la Défense, lors d’une interview à Sputnik Afrique en marge du forum international Armée 2023.
Le salon Armée "a été une occasion de nous apercevoir de ce qui était réellement sur le terrain. On a été vraiment impressionné par ça. Cela veut dire qu'il y a une grande évolution qui est faite et ce que nous avions vu, témoigne vraiment que la Russie est à un haut niveau actuellement en matière d'armement. Nous espérons bénéficier de beaucoup de formations dans ce sens, beaucoup de sensibilisation, et mieux nous préparer à aller à d'autres hauts niveaux là-dessus", a indiqué le ministre.
Prié de préciser quels nouveaux équipements russes pourraient intéresser le Burkina Faso, le ministre a attiré l’attention sur la qualité des hélicoptères russes, rappelant que les missions des Nations unies utilisaient le plus souvent des hélicoptères russes.
"Pourquoi? Parce qu'il y a une robustesse dedans. S'il y a un problème, l'approvisionnement et la maintenance est assuré très facilement. Et beaucoup de nos pays africains commencent à aller dans ce sens. Il y a d'autres types d'hélicoptères qui sont utilisés pour les VIP, mais c'est peut-être une histoire de luxe. Mais en soi pour le terrain, les hélicoptères russes se comportent très bien", a-t-il noté.
Armée 2023, une chance pour la perfection
Selon le ministre de la Défense, le Burkina Faso avait cette "malchance au départ que toute acquisition de matériel venant de la Russie faisait l'effet de distorsion parce que les partenaires traditionnels n'étaient pas favorables, puisque d’ailleurs il fallait que ça passe par eux pour avoir leur accord". Dans cet environnement, beaucoup de blindés qui ont été acquis, notamment dû au lien avec un partenaire qui a été imposé aux autorités burkinabés, "ce qu'il fallait prendre". Souvent pour avoir certains équipements, il fallait prendre d'autres circuits ce qui rendait ces achats plus chers, selon lui.
"Mais maintenant que nous avons cette liberté de faire notre choix, on fera le meilleur choix possible", a-t-il poursuivi.
M.Coulibaly se réjouit de la confiance rétablie avec la Russie, car les échanges seront plus directs, plus francs.
"C'est d'ailleurs dans ce cadre que nous sommes là pour essayer d'améliorer ce carquois, ces axes de coopération, que ça soit franc et direct. De toute façon, le Burkina a décidé de sa souveraineté. Le Burkina fera en sorte pour coopérer avec qui le Burkina veut et payer ses équipements où il veut", a-t-il confié.
En quête d’armement nécessaires et à bon prix
M.Coulibaly a expliqué que tant qu'il y a évolution d'armes, il y a aussi une baisse des prix des anciens équipements.
"Ce que par exemple la Russie n'utilise pas maintenant, nous pouvons les trouver bien et on pourra toujours les utiliser […]. En matière d'armes, ce n'est pas une histoire de mode, c'est le comportement réel de ce qu'on peut acquérir avec les moyens que nous avons et quelles sont les facilités, les flexibilités que nous avons pour les utilisateurs de mettre en œuvre le plus efficacement possible", a-t-il insisté.
Le ministre de la Défense a conclu en notant que s'il y a un problème, l'approvisionnement et la maintenance est assuré très facilement.