- Sputnik Afrique, 1920
Sommet Russie-Afrique 2023
Le deuxième sommet Russie-Afrique se tient du 27 au 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg. Contrairement à sa première édition, son programme est consacré à un éventail de sujets plus large, incluant la coopération humanitaire et économique.

"Un partenariat différent", un diplomate russe qualifie les relations russo-africaines

© Sputnik . Vitaliy BelousovOleg Ozerov, ambassadeur itinérant du ministère russe des affaires étrangères, chef du secrétariat du Forum de partenariat Russie-Afrique
Oleg Ozerov, ambassadeur itinérant du ministère russe des affaires étrangères, chef du secrétariat du Forum de partenariat Russie-Afrique - Sputnik Afrique, 1920, 25.07.2023
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Contrairement aux pays occidentaux, le partenariat russo-africain se fait d'égal à égal en respectant la souveraineté de chaque État. C'est ce qui favorise l'attraction des pays africains envers la Russie, a affirmé à Sputnik Afrique le chef du secrétariat du Forum du partenariat Russie-Afrique, Oleg Ozerov. 
La Russie traite ses partenaires africains sur la base du principe de l'égalité souveraine des États, à la différence de nombreux pays occidentaux qui se conduisent "comme des professeurs face à des élèves négligents", a déclaré à Sputnik Afrique Oleg Ozerov, chef du secrétariat du Forum du partenariat Russie-Afrique et ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères.
"Si des pays ont besoin de l'aide de la Russie, y compris dans le domaine de la sécurité, la Russie est prête à fournir cette aide. Notre relation diffère de celle occidentale en ce qu'elle est non alignée et non dirigée contre des pays tiers", a-t-il indiqué.

L'auto-destruction de la Françafrique

Commentant les déclarations de certains médias qui affirment que la Russie cherche à supplanter la France en Afrique, le diplomate rappelle que "la France a perdu sa position en Afrique à cause de sa propre politique basée sur des méthodes et des principes coloniaux". Le système dit de la Françafrique, qui est en train de s'effondrer, ne fonctionne pas et ne répond pas aux intérêts nationaux des États africains, a-t-il estimé.
Les pays africains rejettent la Françafrique "non pas parce que la Russie cherche à remplacer la France, mais parce que la France a perdu son autorité, son influence dans ces pays, ses positions politiques et économiques", souligne-t-il.
Pour M.Ozerov, la France n'est plus la bienvenue dans le Sahara-Sahel, parce que les déclarations qu'elle a faites lorsqu'elle a déployé son contingent militaire dans cette région, n'ont pas été réalisées ou confirmées par des actes.
"La France n'a pas su faire face aux problèmes de sécurité, à la lutte contre le terrorisme. Et c'est la raison principale. Et ce n'est pas parce que les Russes sont venus nuire aux intérêts français avec leurs 'narratives', comme ils aiment à le dire en Occident", a-t-il précisé.
Cela conduit naturellement au fait que les pays africains recherchent des partenaires plus fiables, plus riches non seulement politiquement mais aussi militairement, qui pourraient les aider à résoudre les problèmes de sécurité et à lutter contre le terrorisme.

Un retour à la réalité

M.Ozerov pense que les pays occidentaux doivent regarder sobrement ce qui se passe, pour comprendre les processus complètement différents en cours. Pour cela, il est nécessaire qu'ils enlèvent les œillères de leurs yeux et de voir la formation d'un nouveau système de relations internationales.
"Jusqu'à présent, l'Occident n'y est pas parvenu. Nous n'en sommes absolument pas satisfaits, car une perception erronée et détachée de la réalité de ce qui se passe dans les relations internationales conduit à des conclusions totalement erronées. Nous le voyons dans l'exemple de l'Ukraine, où l'on dit que pour aller vers la paix, il faut faire le plus de guerres possibles. C'est une perception déformée de la réalité, y compris sur le continent africain", a-t-il poursuivi.
Selon le diplomate, si l'Occident prenait conscience des réalités, la Russie "ne pourrait que s'en réjouir".
"Malheureusement, ce n'est pas le cas jusqu'à présent. Ce que nous voyons, c'est une lutte acharnée et de plus en plus vaine contre le renforcement des relations russo-africaines", a-t-il déploré.

"L'Afrique a le droit souverain" de faire des prévisions sur son développement

Prié de commenter les perspectives de la lutte contre le terrorisme et le séparatisme en Afrique, l'interlocuteur de Sputnik Afrique a noté que l'Afrique avait le droit souverain de faire des prévisions la concernant. Or, "l'Occident parle constamment de ce que l'Afrique devrait faire. Pourtant le continent ne doit rien à personne, il est amené à prendre ses propres décisions sur la manière de résoudre les problèmes", note-t-il.

"Les Africains avancent aujourd'hui des arguments de plus en plus convaincants. Prenez la déclaration du nouveau Président kenyan William Ruto qui parle de la nécessité de la dédollarisation des relations entre les pays africains, du passage aux monnaies nationales, du renforcement du marché panafricain, de la zone de libre-échange continentale. En d'autres termes, tous les pays africains, même ceux qui sont théoriquement dans le 'camp occidental' ou orientés vers l'Occident, commencent à penser de plus en plus à leur propre développement national et à éliminer les contraintes, les obstacles et les conditions qui leur sont imposés par l'Occident et à réformer le système financier mondial dans l'intérêt de leur propre développement".

Participation au prochain sommet Russie-Afrique

Le 2e sommet Russie-Afrique, qui aura lieu les 27-28 juillet à Saint-Pétersbourg, réunira 49 délégations qui représentent de nombreux pays du continent, mais aussi des associations régionales et sous-régionales comme l'Union africaine (UA) et un certain nombre d'autres, a précisé M.Ozerov.
"Des invitations ont été adressées à tous les chefs d'État africains. Si quelqu'un ne vient pas, nous ne serons pas en mesure de nous plaindre parce que, premièrement, ils peuvent avoir d'autres événements préprogrammés qui impliquent la participation de chefs d'État. Et deuxièmement, tous ceux qui le pouvaient l'ont fait. Mais comme vous pouvez le constater, la grande majorité des États africains participeront. C'est en soi un indicateur du statut de cet événement et de l'attitude des pays africains à l'égard de la Russie", a-t-il conclu.
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