Richard Nixon avait fait une sinistre prophétie sur l’Ukraine il y a 30 ans

© AP Photo / Vadim GhirdaDestructions à Donetsk. 2015
Destructions à Donetsk. 2015 - Sputnik Afrique, 1920, 23.07.2023
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L’ancien Président américain Richard Nixon avait mis en garde contre une montée des tensions en Ukraine dès 1994, selon un document déclassifié. Le responsable craignait une dérive pire que celles des Balkans.
Un dirigeant visionnaire? Plutôt connu pour le scandale du Watergate et le désengagement difficile au Vietnam, le Président américain Richard Nixon semblait en tout cas avoir vu juste sur l’Ukraine. En 1994, il a ainsi écrit une lettre à son lointain successeur, Bill Clinton, l’encourageant à ne pas laisser pourrir la situation après l’explosion de l’URSS, rapporte le Wall Street Journal.
Dans cette missive déclassifiée, Richard Nixon imaginait déjà que le scénario pourrait dériver vers un conflit, faisant le parallèle avec la guerre de Bosnie-Herzégovine qui a éclaté après la dislocation de la Yougoslavie.

"La situation en Ukraine est extrêmement explosive. Si elle devient incontrôlable, alors la Bosnie ressemblera à une garden-party à côté […] En raison de l'importance de l'Ukraine, je vous demande à contrecœur de renforcer immédiatement notre représentation diplomatique à Kiev", explique ainsi l’ancien Président américain dans sa lettre à Bill Clinton.

Connu pour avoir normalisé les relations avec l’URSS et surtout la Chine soviétique, en se rendant à Pékin en 1972, Richard Nixon a aussi mis en garde Bill Clinton contre l’influence du Service extérieur des États-Unis, regroupant une partie du corps diplomatique américain.
"N'oubliez pas que les agents du Service extérieur arrivent aux sommets en évitant les ennuis. Ils sont donc plus intéressés à couvrir leurs fesses qu'à protéger les vôtres", explique-t-il ainsi crûment dans sa lettre.

Confessions d’une autre époque

Plusieurs anciens responsables occidentaux ont déjà fait des révélations sur le pourrissement de la situation en Ukraine depuis plusieurs décennies. L’Otan avait bien promis à la Russie de ne pas s’étendre vers l’est, dès les années 1990, avait ainsi avoué le célèbre diplomate américain Henry Kissinger à la mi-juillet.
En février, l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel avait pour sa part admis que les accords de Minsk n’avaient été signés que pour acheter du temps à Kiev, afin de se préparer au conflit.
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