Pourquoi le fabricant des biscuits Oreo est-il qualifié d’ennemi de l’Ukraine?

© AFP 2024 MANDEL NGANBiscuits Oreo
Biscuits Oreo - Sputnik Afrique, 1920, 27.05.2023
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La société Mondelez, qui fabrique les fameux biscuits Oreo et Lu, a été placée sur liste noire par l’Ukraine car elle refuse de partir de Russie. Un départ serait un vrai "drame humain" avait pourtant déclaré le directeur du groupe américain.
Kiev continue de lancer ses anathèmes. Habituée à dresser des listes noires, l'Agence nationale ukrainienne de prévention de la corruption (NAPC) a cette fois-ci visé le fabricant de confiserie américain Mondelez.
Le groupe, qui produit les célèbres biscuits Oreo mais aussi les chocolats Milka, Toblerone ou Côte d'Or, a été ajouté aux "sponsors de guerre" par l’agence, rapporte un communiqué. La raison? Mondelez refuse tout simplement de quitter le marché russe et paie donc des impôts en Russie.
"Le NAPC a classé Mondelez International parmi les sponsors internationaux de la guerre. De nombreuses entreprises soucieuses de leur réputation ont quitté la Russie. Mais pas Mondelez International. Apparemment, ses dirigeants ne s'inquiètent pas du fait qu'en payant des impôts considérables à l'État, l'entreprise contribue à l'approvisionnement de l'armée", indique la chaîne Telegram du NAPC.
L’agence ukrainienne reproche à Mondelez de faire tourner encore trois usines en Russie, pour les biscuits Oreo mais également les chewing-gums Dirol. Ces derniers sont d’ailleurs l’un des produits le plus affectés par les sanctions et leur prix a bondi de plus de 22% en un an, rapportait récemment le Service national des statistiques russe, Rosstat.

Un départ serait catastrophique

Ce 19 mai, le directeur de Mondelez, Dirk Van de Put avait expliqué qu’un départ de Russie serait catastrophique pour la compagnie et ses employés, lors d’un entretien au quotidien Tijd. Tous les produits du groupe vendus en Russie y sont en effet produits, un départ serait donc un véritable "drame humain" pour les milliers d’ouvriers et d’agriculteurs, avait-il souligné.
"Les pertes financières auraient été énormes. 90% de ce que nous vendons en Russie et y est également produit. Nous employons dans le pays 3.000 personnes, et nous nous procurons les matières premières auprès de 10.000 agriculteurs", avait ainsi expliqué Dirk Van de Put.
D’autres groupes européens restés en Russie ont subi les foudres de la NAPC, y compris dans des secteurs critiques comme la grande distribution. Le géant français Auchan a ainsi été placé sur liste noire récemment.
Certaines sociétés ayant quitté la Russie à cause de pressions ont aussi exprimé des regrets. Reinold Geiger, patron du géant cosmétique français L'Occitane avait ainsi déploré les "sanctions tous azimuts" contre la Russie, obligeant certaines entreprises a abandonné des années de travail du jour au lendemain.
Cet homme d’affaires avait également critiqué les logiques de "listes", parfois dressées par de grandes universités américaines comme Yale, pour intimider les entreprises restées en Russie.
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