Les enseignants de deux villes de France invités à recenser l’absentéisme le jour de l’Aïd-el-Fitr

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En classe, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 21.05.2023
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Des établissements scolaires de deux départements français ont reçu une demande d’estimation de l’absentéisme le jour de l’Aïd-el-Fitr. Bien que la demande ait été annulée dès le lendemain, cette note a suscité dans les milieux scolaires en France des craintes de voir l’islam lié à la gestion des questions sécuritaires.
Plusieurs chefs d’établissements scolaires dans deux départements français, en Haute-Garonne et dans l’Hérault, ont reçu pour instruction de recenser les élèves qui ont manqué les cours le 21 avril, jour de la fête musulmane de l’Aïd el-Fitr.
Comme le relate La Dépêche du Midi, une centaine d’établissements de Toulouse et de sa banlieue ont reçu un courriel des renseignements territoriaux avec cette requête le 26 avril. Le signataire, selon Le Monde, un haut fonctionnaire du service départemental de l’Éducation nationale, demandait une estimation de l’impact éventuel de cette célébration sur les résultats des élèves et le taux d’absentéisme.
Plus tard, un mail similaire, signé d’un responsable des services départementaux de l’éducation, a été reçu le 11 mai par les directeurs des lycées et collèges de la région de Montpellier.
Dès le lendemain, selon le Journal du dimanche, Christophe Mauny, le directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) du département de l’Hérault a pourtant fait machine arrière en écrivant: "Je vous prie de ne pas tenir compte du mail reçu le 11 mai à 8h35". Il a aussi présenté ses excuses aux destinataires du premier courrier électronique.

Une "atteinte au principe de laïcité"

Les enseignants et leurs syndicats ont exprimé leur indignation face à cette demande.
Cette enquête signifie que "la pratique de la religion musulmane serait une question de sécurité intérieure", s’est indignée une enseignante citée par la Dépêche du Midi.
À son tour, le secrétaire académique du SNPDEN, premier syndicat des chefs d’établissement, en Haute-Garonne, a déclaré au Monde qu’il s’agissait d’une "atteinte au principe de laïcité".

Une circulaire autorisant les absences

Depuis 2004 en France, une circulaire ministérielle prévoit que "des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses", dont la liste est désignée par l’Éducation nationale. L’Aïd-el-Fitr et l’Aïd el-Kébir y figurent.
Pour le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, il est "tout à fait normal" que les élèves, quelle que soit leur religion, puissent participer à ces fêtes qui sont l’occasion d’un "rassemblement familial".
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