Le Président tunisien réfute tout antisémitisme d'État après l'attaque de Djerba

© AFP 2024 YASSINE MAHJOUBsynagogue Ghriba de l'île balnéaire de Djerba, dans le sud de la Tunisie
synagogue Ghriba de l'île balnéaire de Djerba, dans le sud de la Tunisie - Sputnik Afrique, 1920, 13.05.2023
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Le Président Kais Saied a réfuté le 12 mai toute allégation d'antisémitisme d'État en Tunisie, après une fusillade meurtrière perpétrée par un gendarme aux abords d'une synagogue sur l'île de Djerba.
L'attaque a eu lieu le 9 mai au soir alors que des centaines de fidèles achevaient le pèlerinage juif annuel dans la synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d'Afrique.
Trois gendarmes et deux fidèles, un Israélo-tunisien et un Franco-tunisien, ont été tués par les tirs de l'assaillant, avant qu'il ne soit abattu par la police.
Les autorités tunisiennes ont dénoncé une attaque "criminelle" mais se sont gardées de la qualifier de "terroriste" ou de lui conférer une dimension antisémite.
En France, le parquet national antiterroriste (Pnat) compétent du fait de la nationalité française de l'une des victimes, a ouvert mercredi "une enquête du chef d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
Évoquant cette attaque lors d'une réunion avec la cheffe du gouvernement Najla Bouden et plusieurs ministres, M. Saied a répété que la Tunisie "restera sûre malgré les tentatives désespérées visant à porter atteinte à sa stabilité", selon un communiqué de la présidence.
Il a remercié les États qui ont "exprimé leur solidarité" avec son pays après l'attaque tout en rejetant "toute ingérence étrangère car la souveraineté de la Tunisie et de son peuple sont des lignes rouges qui ne peuvent être dépassées".
Il a aussi "exprimé son étonnement devant les réactions comportant des accusations d'antisémitisme contre la Tunisie", sans préciser à quoi il faisait allusion.
À l'appui de ses dires, il a énuméré des textes de loi garantissant la liberté de culte et les droits des minorités, notamment juive, en Tunisie.
Le pèlerinage de la Ghriba est au cœur des traditions des Tunisiens de confession juive, qui ne sont plus que 1.500, contre 100.000 avant l'indépendance en 1956.
En 2002, la synagogue avait été visée par un attentat suicide au camion piégé qui avait fait 21 morts. Il avait été revendiqué par Al-Qaida*.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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