Ce programme commercial US pour l'Afrique comporte des dangers pour ses économies

© Sputnik . Mikhail Kutusov / Accéder à la base multimédiaDes pièces de monnaie
Des pièces de monnaie - Sputnik Afrique, 1920, 10.05.2023
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Le programme américain AGOA sur la croissance et les possibilités en Afrique présente un risque non négligeable pour les pays en développement, selon un rapport de la Banque mondiale.
La Loi sur la croissance et les possibilités en Afrique (AGOA, African Growth and Opportunity Act) est une loi commerciale des États-Unis qui vise à aider les pays d’Afrique subsaharienne à améliorer leur accès au marché américain afin de promouvoir le commerce. Elle permet d’exporter sur le marché américain sans droit de douane. Plus d'une dizaine de pays, dont l'Éthiopie, le Mali, la Guinée et le Cameroun, en ont cependant été suspendus entre 2001 et 2021.
Selon la Banque mondiale, la suspension de cette loi a eu un important impact négatif sur le niveau des exportations vers les États-Unis. Cette suspension est associée à une baisse de 39% des exportations vers les États-Unis, dit-elle dans un rapport publié fin avril. Au niveau des produits, elle a notamment nui aux exportations de vêtements et de textiles, avec une baisse d'environ 88%. Les baisses des exportations sont beaucoup moins significatives dans d’autres secteurs comme l’agriculture, l’industrie, les minerais et le pétrole.
L’impact en question sur les exportations vers les États-Unis pour les pays d’Afrique subsaharienne varie en fonction de la durée de la suspension, du taux d’utilisation et des produits concernés, constate le rapport.

Absence de réciprocité

Le programme AGOA a été lancé en 2000. Il permet aux pays d’Afrique subsaharienne concernés d’exporter vers les États-Unis environ 1.800 produits en franchise de droits de douane. Il existe parallèlement un autre dispositif, un système généralisé de préférences commerciales (Generalized System of Preferences/GSP), lancé en 1974, permettant un accès au marché américain à quelque 5.000 autres produits pouvant bénéficier en franchise de droits de douane. Dans le cadre de ces deux systèmes, le traitement préférentiel des marchandises n’est pas réciproque.
Washington actualise tous les ans la liste des pays d’Afrique subsaharienne éligibles à l'AGOA en fonction notamment de leurs avancées ou reculs démocratiques, leur attachement à l'économie de marché, au respect de l’État de droit et aux politiques de lutte contre la pauvreté.
Il serait mieux pour les pays développés d’abandonner les accords commerciaux non réciproques au profit d'accords l’étant davantage. Car la suspension de l'accès à un accord commercial non réciproque tel que l'AGOA pourrait représenter un risque important pour les économies en développement, estime la Banque mondiale.
Les nations d’Afrique subsaharienne devraient de leur côté diversifier leurs marchés d'exportation et renforcer les échanges commerciaux intrarégionaux, suggère le rapport.
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